C’est à un grand oral que s’est livrée vendredi la Coordinatrice de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition au sujet de la situation sociopolitique caractérisée actuellement par un désaccord quant à la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO. Brigitte Adjamagbo-Johnson a réitéré la position de l’opposition concernant les activités de la CENI et condamné l’attitude du régime de Faure Gnassingbé. La Secrétaire générale de la CDPA a également insisté sur la nécessité d’une action unitaire pour l’atteinte des objectifs de la lutte. Elle annonce un rebondissement de la crise si le pouvoir reste dans la logique actuelle.
L’ambiance au sein de la Coalition est la première question abordée par Brigitte Adjamagbo-Johnson vendredi au micro de Victoire Fm. Pour la coordinatrice, l’ambiance est bonne et les réunions se poursuivent dans le sens de l’atteinte des objectifs assignés à la lutte en cours. Mme Adjamagbo-Johnson a dénoncé des manigances et un rêve sinistres du pouvoir de voir la coalition se disloquer.
« C’est un rêve qui ne se réalisera jamais. Nous avons conscience de la responsabilité qui est la nôtre. Nous devons faire en sorte que les aspirations de ce peuple à être dirigé autrement soit une réalité malgré les difficultés… Il n’y aura pas de fin de la C14 tant que nous n’aurions pas mis le Togo sur les rails de la démocratie », a-t-elle déclaré assurant que les divergences au sein du groupe sont toujours surmontées.
Brigitte Adjamagbo affirme que la crise n’est pas terminée comme le pense le pouvoir togolais. Pour elle, la feuille de route de la CEDEAO consacre le début d’une nouvelle phase avec son application.
Une nouvelle phase de la crise avec la feuille de route
La secrétaire générale de la CDPA indique que ce que fait actuellement le régime n’est qu’une course qui n’ira pas au bout.
« Je leur dis qu’ils seront très vite rattrapés par la réalité qui est que depuis la feuille de route, nous sommes dans une phase où nous devons discuter pour la mise en œuvre des décisions. Après le 31 juillet, à la première rencontre avec le président de la Commission de la CEDEAO, il a été dit que la première réunion du Comité de suivi va établir un chronogramme. N’est-ce-pas clair quand on sait comprendre les choses ? », relève-t-elle.
Abordant la question de la CENI, la responsable de la Coalition des 14 estime que cette institution n’est même pas encore mise en place. Elle soutient qu’elle fait partie des sujets de discorde. Mme Adjamagbo-Johnson affirme que la CENI n’est pas paritaire et ne fonctionne pas de manière indépendante.
« Il faut revoir la CENI pour qu’elle soit effectivement paritaire dans sa composition, prendre des mesures pour qu’elle fonctionne de manière indépendante… Le gouvernement a du mal à comprendre que les choses ont changé », dit-elle avertissant le régime que les anciennes méthodes ne vont plus marcher.
L’ancienne candidate à la présidence togolaise soutient que le contexte a changé avec l’implication de la CEDEAO dans la crise togolaise.
« Les facilitateurs ont des responsabilités premières »
Quant à l’arrivée des facilitateurs et de la Commission de la CEDEAO au Togo, Brigitte Adjamagbo-Johnson invite les togolais à être patients et de ne pas prendre peur. Ce qui compte, assure-t-elle, c’est d’atteindre les objectifs.
« Les facilitateurs ne sont pas à notre disposition uniquement. Ils ont des responsabilités premières sur lesquelles se sont greffées les responsabilités concernant le Togo », dit-elle.
Elle justifie leur absence par la visite de la Chancelière allemande, Angela Merkel au Ghana, le Sommet sino-africain qui aura lieu en Chine en début du mois de septembre, notamment.
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Mme Adjamagbo dit savoir qu’il y a une crainte des populations togolaises au vu des initiatives que prend actuellement le pouvoir togolais. Mais elle avance que si le pouvoir reste dans cette logique pour aboutir aux élections, cela ne règlera pas la crise.
« Au contraire, elle va rebondir avec plus de rigueur. Les togolais n’ont pas fait tout cela pendant un an pour subitement se décourager et continuer de subir. Les gens savent que c’est une question de survie. Nous sommes arrivés à un point où nous ne devons plus reculer. Il faut que ceux qui sont dans l’illusion reviennent à la réalité », a-t-elle déclaré.
Pour la coordinatrice de la Coalition, la seule solution à la situation actuelle est d’attendre la CEDEAO afin qu’un chronogramme consensuel soit établi pour la mise en œuvre de la feuille, qui s’impose à tous.
La Secrétaire générale de la CDPA assure que la feuille de route finira par être mise en œuvre de façon consensuelle. Elle se convainc également que le pouvoir n’a rien récupéré de la détermination des togolais à entrer en démocratie.
Pour finir, Brigitte Adjamagbo-Johnson affirme que lorsque les réformes seront opérées, la Coalition pourrait aborder les élections dans une stratégie unitaire.