Le ministre togolais des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine, Robert Dussey a ouvert mardi la 107e session du conseil des ministres du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). C’était en présence des personnalités venues 79 pays composant cet ensemble. Les participants à cette session doivent réfléchir à l’avenir du partenariat des ACP avec l’Union européenne, à l’expiration de l’Accord de Cotonou en 2020.
Dans son discours d’ouverture, Robert Dussey a demandé aux participants de s’interroger avec lucidité sur la présence des ACP dans le monde et sur les raisons d’être de son existence. Le chef de la diplomatie togolaise indiqué qu’il sera nécessaire pour le Groupe ACP d’aborder les futures négociations avec l’UE en tant que groupe uni, en tant que « pôle de responsabilité collective » soudé.
« S’il est vrai que l’unité du Groupe ACP en tant que pôle multilatéral de responsabilité collective ne peut signifier rien d’autre qu’une unité plurielle, ou mieux, une unité dans la diversité, pour reprendre Jürgen HABERMAS dans son livre Après l’Etat-nation, en raison des spécificités propres à chaque ensemble continental, les spécificités et divergences ne doivent pas cependant avoir raison de notre sens de l’unité », a souligné Robert Dussey.
Le ministre togolais estime que l’unité d’action au rang des ACP aidera sans doute les Etats à faire décroître les inégalités et à faire reculer les frontières de la pauvreté, à faire sortir les Etats et populations de la situation d’inconfort actuelle.
« L’enjeu, c’est la guerre au manque de développement dans nos pays, à la pauvreté absolue et objective. L’état du monde actuel quasiment comparable à l’état de nature de Thomas Hobbes nuit au Groupe des ACP et à leurs populations. Changer cet état insoutenable, voilà ce qui doit être l’objectif de ce cadre de coopération Sud-Sud », a expliqué Prof Dussey.
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Dans ce sens, le Chef de diplomatie togolaise a indiqué que le gouvernement togolais insiste sur la nécessité du renforcement de la coopération intra-ACP parce que pour se développer, ces pays doivent d’abord compter sur eux-mêmes, sur leurs propres forces dans une perspective humaniste et de confiance en soi.
Les participants à la session de Lomé vont plancher lors des travaux sur la révision de l’Accord de Georgetown, sur les préparatifs en vue des négociations du Post Cotonou. Ils examineront et adopteront en outre le mandat de négociation du Groupe ACP.
Le Conseil des ministres est la principale instance décisionnelle du Groupe ACP après le sommet des chefs d’État et de gouvernement. La session en cours sera suivie, toujours à Lomé, par celle du Conseil des Ministres des ACP-UE.