Depuis mardi 15 juin dernier, les populations de Gapé-Tokplakopé, Commune Zio 4 passent la nuit à la belle étoile et sous la pression des intempéries. Environ 520 habitants avaient reçu la visite surprise des forces de l’ordre et de sécurité exécutant une décision de justice du Tribunal de Première Instance de Tsévié. Togbui FETSE Koffi Paul VI, Chef Canton de Gape a exprimé son étonnement face à de tels actes. Les habitants appellent désormais Faure Gnassingbé à se saisir de ce dossier qui serait bien connu du gouvernement.
Tout le village a été saccagé, portes et fenêtres des chambres emportées, toitures caillassées. Les populations sont désabusées et les témoignages sont glaçants. Même l’Eglise de la Révélation des Apôtres, la seule du village a été violée, portes endommagées et emportées.
« En tant que Togolais, nous participons aux élections. Nous remplissons nos devoirs citoyens. Nous avons construit des écoles primaires et secondaires, des églises, tout ça dans le village. D’un seul coup, des forces de l’ordre sont venues tout détruire, les portes, les habitations et autres sans que personne ne dit mot. Elles étaient armées de fusils et de gaz lacrymogènes, ces gens en tenue ont enlevé les portes et les fenêtres des habitations, de l’argent, les toits de clôture qu’ils ont emportés. Ils ont également emporté des boissons fortes appartenant à une vielle dame, bref ils nous ont pillés », se sont plaints les habitants de Tokplakopé.
Selon les responsables, ce village n’a jamais été en procès pour quelle que raison que ce soit. Aucune procédure n’a jamais été lancée à son encontre.
« Si tel était le cas, nous aurions été prévenus pour libérer les lieux mais rien de tel. Les documents ont été faits à la va-vite et aujourd’hui on nous demande d’évacuer les lieux, nous demandons qu’on nous aide. Nous sommes dehors avec nos familles et nos affaires sont dehors ; la pluie de mardi nous a battus jusqu’à aujourd’hui », ont-ils émis.
Pourtant, ce village a été créé dans les années 1800. Et Togbui FETSE Koffi Paul VI, Chef Canton de Gape évoquant les faits n’en revient. Pour lui, des évènements du genre son inadmissible.
« Ces genres de choses ne peuvent pas nous arriver parce qu’ici c’est un village et le Chef a son arrêté ministériel », a-t-il exprimé.
Pour le Chef canton, il s’agit d’un problème existait avant son arrivée. Il a mené des démarches pour qu’une solution soit trouvée à la situation. Il indique que le Préfet Adossi avait rassuré le chef canton de Gapé que le village ne devrait pas être délogé.
« Nous cherchons l’individu qui a ordonné le délogement mais il est introuvable. C’est malheureux que ces genres de choses se passent au nez et à la barbe de nos autorités », a déploré Togbui FETSE Koffi Paul VI.
Messan Zadji réclame tout le village de Gapé-Tokplakopé
Comme dans plusieurs localités à travers le pays, c’est la même absurdité qui se reproduit à Gapé-Tokplakopé. Un seul individu se réclame tout le domaine de tout un village et est soutenu, généralement par des juges véreux en quête de la richesse. Un certain Messan Zadji serait à la base de la mauvaise situation qui prévaut actuellement dans ledit village.
Alors que selon le chef canton de Gapé, la famille Zadji est minoritaire dans le village et ne peut pas réclamer la propriété de la localité.
« … Chez les Zadji, il n’y a que deux cases qui ne sont même pas aménagées. Dire que ce sont ces gens qui cherchent à déloger les autres, c’est inadmissible », a pesté Togbui FETSE Koffi Paul VI.
Le gardien des us et coutumes a expliqué avoir amené les populations de Gapé-Tokplakopé chez l’actuel Préfet de Zio, Kadevi Etse qui leur a demandé de faire un mémorandum. Le document a été transmis au ministre.
« Normalement, les démarches du Préfet étant en cours, ces gens ne doivent pas faire ce qu’ils sont en train de faire. Jusqu’à présent, on a cherché en vain l’auteur de ces actes, Messan Zadji. Pour donner un arrêté à un chef, l’Etat reconnaît l’existence de ce village. C’est une population de plus de 500 habitants ici. Ces actes doivent cesser. Ce que j’ai vu est déplorable », a éclairé le Chef canton de Gapé.
Gapé-Tokplakopé appelle Faure Gnassingbé au secours
Selon les informations, le problème foncier en question a commencé en 1998 lorsque le vieux Zadji se revendique des parcelles appartenant à Kwawu Yawo à Gapé-TokplaKopé. Ce dernier avait été molesté et torturé. Son fils Edem Kwawu renseigne qu’il a fallu l’intervention de feu Gnassingbé Eyadèma avant qu’il ne soit relâché. Depuis lors, le vieux Kwawu traîne les séquelles de ces voies de faits et est paralysé.
Les habitants de Gapé-Tokplakopé appelle le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé à se saisir du dossier pour soulager les plus de 520 togolais de leur peine.
« Le gouvernement est-il bien au courant ? On se demande. Puisque nous avons été surpris par les faits. Nous nous demandons pourquoi un gouvernement qui nous dirige et que nous avons choisi, et les militaires qui sont là pour notre défense nous font vivre ce malheur. Nous demandons la clémence du Chef de l’Etat pour que cesse notre périple à Gapé-TokplaKopé », a lancé le Pasteur ADABRA Komlan Holagnon dont l’église a été saccagé dans la localité.
A ce jour, il a été impossible de joindre Messan Zadji au nom de qui les exactions ont été commises pour avoir sa version des faits.
Mais ce problème surgit à Gapé-TokplaKopé alors que le cas de Davié-Kpota crée par dame Gavon Yawa n’a pas été réglé. Sans oublier une situation pareille en cours à Djagblé Gbama-Kopé où tout le village a été attribué à une collectivité qui est en train de violenter les populations du milieu avec le soutien des forces de l’ordre et de sécurité.
Faure Gnassingbé va-t-il réagir sur ce sujet de Gapé-TokplaKopé ? Qui pour arrêter l’acquisition de tout un village dans une République organisée comme le Togo ? Wait and see…