Les agents du commissariat de la ville de Dapaong ont arrêté le 26 juin dernier, deux personnes pour trafic de quatre (4) pointes d’ivoire, deux (2) peaux de ratel, une (1) peau de civette, deux (2) peaux de serval et une (1) peau de chacal. L’opération était menée en collaboration avec EAGLE-Togo.
Les deux trafiquants s’apprêtaient à livrer ses produits contenus dans deux sacs, dans un hôtel de la ville, quand ils ont été arrêtés. Il s’agit des nommés Kampyabre Ménobe, boucher de viande d’âne à Lomé et de son petit frère Kampyabre Kanfèngne, tous de nationalité togolaise.
Les deux trafiquants sont arrivés dans un hôtel de la ville de Dapaong à bord de deux motos avec les produits. Les agents du commissariat de police de Dapaong, ayant eu vent de l’information, ont suivi les gestes des présumés trafiquants qu’ils ont filé jusqu’à l’hôtel, où les produits doivent être vendus. Ils ont été arrêtés au moment où ils s’apprêtaient à sortir les pointes d’ivoire et les peaux des espèces protégés des deux sacs.
Les présumés trafiquants ont déclaré que pour traverser les frontières, l’ivoire est emballée dans un carton de télévision d’écran plasma et les peaux sont emballées dans son sac à dos. Le tout transporté sur sa moto, rentre au Togo soit par Pogno ou par Djambendi ou encore par Cinkassé.
Kampyabre Kanfèngne, fauteur de trouble, ayant entravé le travail des agents de la sécurité et créé une violence, dans ses propos, devant les agents de police, reconnait qu’il y a des espèces protégées et c’est pour cette raison qu’il ne voulait pas de ce business.
Kampyabre Ménobe, le grand frère, reconnait qu’il est le démarcheur des produits tandis que le trafiquant basé au Burkina Faso est le fournisseur et collecteur. Il fournit également la contrebande de la faune à ses clients. L’année dernière, le même genre de situation a été observé à Dapaong où quatre personnes ont été arrêtées pour trafic d’ivoire.
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L’éléphant est une espèce faunique menacée d’extinction au Togo. La détention de l’ivoire, son transport et sa commercialisation sans autorisation sont formellement interdits et punis par les dispositions du nouveau code pénal, de la loi-cadre sur l’environnement et du code forestier du Togo. Si les présumés trafiquants sont reconnus coupables, ils encourent une peine de 6 à 24 mois.
Le trafic de la peau des espèces animales protégées est bien plus discret que celui de l’ivoire, mais tout aussi juteux que meurtrier pour les espèces animales protégées. Ainsi, des milliers de chacals, de ratels, de civettes, de servals et d’autres espèces animales protégées sont tués chaque année en Afrique pour leurs peaux, exportées souvent illégalement vers la Chine pour les besoins de la médecine traditionnelle.
Les trafiquants appartiennent à un réseau international avec des fournisseurs dans de nombreux pays. Corruption, braconnage, puis vente illicite des espèces protégées, sont des crimes intimement liés. Dans ces cas de vente de peaux d’espèces protégées, la corruption est au beau fixe, du braconnage jusqu’à la vente illicite. Des fois, les agents de sécurité, ou même les agents de justice, traitent avec les trafiquants qui sont du coup protégés.
Avec EAGLE-Togo