Mazamesso Assih a présenté jeudi les performances du Fonds national de la finance inclusive (FNFI). Devant des journalistes, la ministre togolaise chargée de l’Inclusion financière et de l’organisation du secteur informel a également évoqué les défis et perspectives du fonds pour les prochaines années.
Lancé en 2014, le FNFI a pour mission de renforcer les capacités financières et opérationnelles des Prestataires des Services Financiers décentralisés. Ces derniers devraient à leur tour satisfaire de façon permanente, les besoins en produits financiers de proximité exprimés par les citoyens togolais et les communautés n’ayant pas accès à des services financiers classiques.
A l’heure du bilan après 8 ans d’exercice effectif sur le terrain, la ministre en charge de l’inclusion financière estime que cette mission est remplie. Mazamesso Assih note que les performances enregistrées par le fonds sont au-delà des attentes.
En effet, selon les chiffres disponibles, le FNFI a mis en place depuis son lancement, 14 produits au profit des populations vulnérables. Il a octroyé à la date du 31 mars 2022, près de 1,8 millions de crédit à 1.792.658 de bénéficiaires pour un montant de 101,77 milliards de francs CFA. Quant au taux de remboursement, il s’établit à ce jour autour de 94,48 %.
Au total, 22 prestataires de services financiers partenaires (PSF) collaborent avec le FNFI qui dispose de 338 points de services sur l’ensemble du territoire togolais.
« Depuis 2018, l’État n’est plus l’acteur financier du fonds, puisque c’est le fonds qui se finance lui-même, qui fait lui-même ses crédits; qui paie ses charges et qui refinance les micro produits qu’il met en place sur le terrain. Aujourd’hui, le fonds est autonome pour remplir les missions qui sont les siennes. Et la principale à la redéfinition de ses prérogatives depuis mars 2022, c’est gérer pour le compte de l’Etat, les mécanismes de financement destinés à toutes les couches de la population. Le FNFI permet aujourd’hui aux populations cibles d’avoir accès à des produits qui leur ont été difficiles », a indiqué Mazamesso Assih pour expliquer les performances du fonds.
Le fonds propose désormais des produits attractifs comme le PNPER pour le développement des entreprises rurales. Un produit Projet National de Promotion de l’Entreprenariat Rural était un projet financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et qui souffrait au ministère de l’agriculture avant de passer sous le girond du département de l’inclusion financière.
Sa gestion a permis d’avoir de meilleurs résultats et le gouvernement togolais a décidé de le transformer en un produit FNFI pour encourager l’entrepreneuriat agricole.
Mazamesso Assih fière de l’autonomie du FNFI
La ministre en charge de l’inclusion financière affirme qu’avec plus de 8 ans d’existence, le FNFI est capable de discuter avec les partenaires directement et de mobiliser des ressources pour mettre en place de nouveaux mécanismes au profit des couches vulnérables.
Dans ce sens, le fonds se donne pour les 5 prochaines années 4 défis majeurs à relever.
D’abord, il s’agira de renforcer l’accès aux produits de seconde génération au profil des bénéficiaires ayant passé le cap de l’inclusion financière. Ensuite, le fonds doit renforcer les mesures incitatives pour accroître l’adhésion des bénéficiaires aux différents produits. Il est aussi question de mettre un accent particulier sur la qualité de gestion du portefeuille. Enfin, le fonds entend faciliter l’accès au crédit via la digitalisation de ses services pour renforcer la proximité des services.
Mazamesso Assih n’a pas manqué de revenir sur les mesures exceptionnelles prises par le gouvernement pour soutenir la résilience des populations. A savoir une baisse des taux d’intérêt des services FNFI de 02 points sur toute l’étendue du territoire et de 4 points pour les zones les plus vulnérables.