Kigali, la capitale rwandaise a été le temps d’une semaine la capitale du café africain. Elle a accueilli du 16 au 18 novembre derniers, les réunions annuelles de l’Organisation interafricaine du café (OIAC). Il s’agit de la 14e réunion semestrielle du Réseau africain de recherche sur le café (ACRN), du 9e Symposium sur le café africain et de la 61e Assemblée générale annuelle de l’OIAC. Le Togo a été représenté à ces rencontres par Enselme Gouthon, le secrétaire général du Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC).
Les réunions de Kigali ont enregistré la participation des délégués des États membres, des responsables de l’OIAC, des chercheurs, des entreprises opérant dans le secteur du café et des décideurs politiques.
Thème retenu cette année pour le symposium sur le café africain : « Renforcement de la chaîne de valeur du café pour le développement durable de l’économie et l’amélioration des revenus des producteurs africains »
Le Symposium a été lancé en 2013 comme un moyen d’impliquer le secteur privé en tant qu’acteurs clés dans les réunions annuelles. Il est question de leur permettre de discuter des questions politiques affectant l’industrie du café. Le secteur privé participe aux travaux pour apporter des contributions au Débats du colloque.
En effet, selon l’Organisation interafricaine du café (OIAC), la chaîne de valeur du café africain est confrontée à des défis qui doivent être relevés pour qu’elle soit effectivement rentable pour tous les acteurs de la filière. Raison pour laquelle, les gouvernements et les acteurs du secteur privé, y compris les jeunes et les femmes, devraient être impliqués dans la refonte et la relance du secteur du café africain.
Deux panels ont meublé le symposium. Le 1er est placé sous le thème : « Améliorer la valeur ajoutée et promouvoir la consommation locale de café africain ». En effet la consommation intérieure de café africain est encore faible, à l’exception de l’Éthiopie qui consomme près de la moitié de sa production. La situation a été aggravée par la pandémie de COVID-19 et ses restrictions sanitaires, dues aux fermetures d’unités de torréfaction de café, à l’arrêt des déplacements et des réunions, et à la fermeture des points de distribution. Il a alors été évoqué des solutions pour rationaliser ces défis et stratégies pour améliorer la valeur ajoutée et la consommation intérieure du café africain.
Pour mettre en valeur le café africain
Entre autres recommandations : l’implication des jeunes dans le secteur du café ; la promotion de la transformation de la chaîne de valeur locale, y compris la torréfaction nationale, l’emballage et le soutien au développement des cafés ; le développement d’une stratégie pour mettre en œuvre la politique, et aussi pour créer un cadre juridique favorable. On évoque également l’autonomisation des agriculteurs, l’amélioration de la qualité pour encourager la consommation locale, la mise en place des réglementations pour décourager les importations de café dans les pays africains.
Le 2e panel a porté sur : « Améliorer le financement de la filière café africaine ». On sait tous qu’il est difficile d’avoir accès au financement pour la production, la transformation en Afrique et la commercialisation. Ce qui empêche la transformation du secteur du café africain en une industrie dynamique et résiliente.
« La plupart des producteurs de café africains sont des agriculteurs pauvres en ressources. Développer ou établir des systèmes de financement pour un meilleur accès au financement pour eux atténuera leur défi au financement », relèvent les participants.
Ce panel a discuté des stratégies et des opportunités d’accès au financement dans l’industrie du café. Il s’agit notamment de la création d’un fonds de garantie pour absorber les chocs de fluctuation du marché et améliorer la consommation locale en rendant les prix du café accessibles à tous. Les panelistes ont proposé d’identifier les différents besoins et d’approcher les institutions financières pour résoudre le problème. Ils ont préconisé un fort soutien des gouvernement comme au Kenya, de financer la recherche et le développement et aussi de combiner le financement avec d’autres facteurs favorables à l’environnement.
Le togolais Enselme Gouthon a pris une part active aux travaux. M. Gouthon est le Secrétaire général du Comité du coordination de la filière café-cacao (CCFCC). Par ailleurs, il est le président de l’Agence des cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM).