Damehame Yark est en croisade contre l’extrémisme violent et le terrorisme auprès des peuhls. Pour réussir cette mission, le ministre togolais de la sécurité et de la protection civile rencontre les communautés directement concernées. Le week-end dernier, il a tenu une rencontre de sensibilisation à Lomé à l’endroit des communautés walbé foulbé. Objectif, faire d’eux des alliés des autorités dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Togo.
« Avant l’extrémisme et le terrorisme étaient une affaire du sahel. Aujourd’hui, ce n’est plus une affaire du sahel seul. Les pays côtiers font également les frais. Le Togo a été attaqué le 9 novembre 2021 par des groupes terroristes. Le Chef de l’Etat nous a instruit de ratisser large au sein de nos populations afin qu’elles comprennent le phénomène qui se passe aujourd’hui et l’enjeu de la sécurité », a indiqué le Général Damehame Yark.
La contribution des peuhls
« Enjeux et défis sécuritaire: quelle contribution des chefs des communautés peuhls pour la sauvegarde de la paix, la co-production de la sécurité et la cohésion sociale au Togo ». C’est ce thème qui a mobilisé les attentions.
La communauté Walbé foulbé se caractérise par de multiples déplacements. Cette mobilité saisonnière fait d’elle un acteur clé à prendre en compte dans la nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Ceci à travers le renseignement et le partage des informations avec les autorités sécuritaire.
Les autorités togolaises compte ainsi les emmener à donner les moyens aux autorités de répondre efficacement à la menace terroriste et extrémiste en alliant à la fois les mesures opérationnelles et sécuritaires et les mesures plus souples et plus endogènes de prévention.
Cette communauté est donc appelée à servir de relais d’information auprès de leur base dans une dynamique de co-position de la sécurité. Ce qui pourra renforcer l’architecture institutionnelle nécessaire pour une réponse nationale participative et efficace contre l’extrémisme violent.
Transhumance et terrorisme
« On avait déjà organisé des ateliers avec la jeunesse et les femmes. Aujourd’hui, c’est le tour de la communauté walbé foulbé qu’on appelle peuhls. C’est une communauté qui vit au Togo depuis des siècles. Ils sont aussi des Togolais. Cette communauté n’est pas épargnée par ce qui se passe. On a donc voulu attirer leur attention. Le peuhl est souvent dans la brousse. Qu’est-ce qu’il peut apporter pour lutter contre l’extrémisme violent ? Des peuhls enlèvent des peuhls et demandent des rançons. Il faut lutter contre cela…», a martelé le Général Yark Damehame.
Le ministre togolais a indiqué que « cette année compte tenu de la pandémie, la transhumance est suspendue ».
« Mais ça n’empêche pas certains de le faire et souvent, cela crée des affrontements… », a-t-il dit.
Les échanges ont porté sur l’extrémisme violent, les groupes armées terroristes, l’enlèvement de peuhls par les peuhls avec demande de rançon et la transhumance.
Le ministre de la sécurité a invité la communauté peuhls à coopérer avec les forces de sécurité en vue de démanteler ces réseaux criminels dont les activités risquent de nuire gravement à la paix et à la cohésion sociale.
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021, le Togo a essuyé une attaque terroriste à Sanloaga dans la préfecture de Kpendjal. Une incursion terroriste repoussée énergiquement par les forces de défense et de sécurité de l’opération Koundouare.
L’extrémisme violent et le terrorisme enregistrent une forte croissance dans la sous-région ouest-africaine. La région est sérieusement ébranlée par ces phénomènes et plusieurs pays continuent d’être touchés. Le Bénin a enregistré de nouvelles attaques avec plusieurs pertes en vies humaines.
Le Togo prévoit d’organiser prochainement à Lomé une conférence internationale sur le sujet du terrorisme et des transitions politiques démocratiques.