Il est enfin de retour chez lui ! Yaovi Atsou-Atcha avait quitté presque nuitamment son domicile le petit matin de lundi dernier sans informer ses proches. Le Coordinateur général de la Coordination des syndicats de l’éducation au Togo (CSET) a choisi ainsi d’infliger une grosse frayeur à sa famille et à ses camarades syndicalistes. Certains d’entre eux ont vite fait d’accuser les autorités togolaises de l’avoir arrêté ou enlevé et appelaient à paralyser le système éducatif. Il se trouve que l’intéressé s’était retrouvé dans des activités extraprofessionnelles au Bénin où les choses ont failli tourner au pire.
Comment est-il possible qu’un responsable syndical de ce niveau puisse quitter son domicile presque nuitamment sans en aviser son épouse ni ses camarades au point de leur infliger des moments d’angoisse et de stupeur ? C’est la question que l’on se pose depuis l’annonce de la disparition de Yaovi Atsou-Atcha.
Dans la panique totale, des enseignants ont appelé au blocage du système éducatif jusqu’au retour du syndicaliste. D’aucuns ont même accusé les autorités togolaises de l’avoir arrêté ou enlevé. Les plus pessimistes ont même imaginé le pire.
Selon nos informations, l’histoire a entraîné la mobilisation des services de l’Etat togolais, suite à l’alerte donnée par l’épouse de l’intéressé, ainsi que certains responsables syndicaux.
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Le Coordinateur général de la CSET a été rapidement repéré de l’autre côté de la frontière vers l’Est dans des activités extraprofessionnelles.
L’épisode de la disparition en question !
N’ayant pas de cours à dispenser le lundi dernier, l’enseignant a choisi de se verser dans des activités extraprofessionnelles. Sans permission et sans aucune autorisation, il a rapidement franchi la frontière entre le Togo et le Bénin, accompagné d’un ami, celui-là même dont il a reçu le coup de fil le petit matin de lundi.
L’intéressé explique qu’il a dû effectuer le voyage pour assister un de ses amis dans un projet. Jusque-là, Yaovi Atsou-Atcha pensait que le voyage se déroulerait de façon normale et qu’il regagnera sa famille sans difficultés. Mauvaise prévision !
« Ce voyage dont le retour était prévu pour la fin de la journée, a mal tourné avec des conséquences au-delà de ma prévision. Étant dans une zone hors de réseaux et dans l’incapacité de communiquer, j’ai pu me rendre compte dès mon retour de tout le désagrément que cette situation a causé », s’est-il expliqué jeudi avant de se répandre dans les excuses.
Le responsable syndical reconnaît à demi-mot avoir mal agi surtout lorsqu’il s’est rendu compte que sa pseudo-disparition était devenue une affaire d’Etat.
Des questions !
Cette affaire, partiellement close avec le retour au pays de Yaovi Atsou-Atcha suscite toutefois quelles inquiétudes. En effet, est-il permis qu’un enseignant fonctionnaire, agent de l’Etat, puisse s’absenter de son lieu de travail, même s’il ne dispense pas des cours durant les jours concernés ? Des agents de l’Etat peuvent-ils disparaître de leur propre chef et traverser les frontières du pays ? Peuvent-ils se retrouver dans des activités extraprofessionnelles sans information et sans permission préalable ?
Dans le cas d’espèce, Yaovi Atsou-Atcha, très influent dans le monde syndical togolais ces dernières années n’a informé personne de son déplacement et ne dispose d’aucune autorisation préalable de sortie du territoire togolais surtout aux heures de service.
Pourquoi avoir alors gardé un silence et entouré son déplacement d’un mystère dont il devait être conscient des conséquences ?
Nous apprenons que les autorités togolaises se réservent le droit d’engager, si nécessaire, des suites administratives à une telle histoire. Mais le souci de préservation de l’accalmie dans le secteur de l’éducation peut jouer en faveur du responsable de la CSET.
Rappelons que le Premier ministre, Sélom Klassou, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara, le ministre de la sécurité, Damehame Yark et le ministre de l’enseignement technique, Taïrou Bagbiègue se sont mobilisés pour le retour au pays du sieur Atsou-Atcha.
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