Le Conseil Fédéral de la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et Établissements Financiers de l’UEMOA (FAPBEF-UEMOA) s’est tenu mardi à Lomé. La rencontre a été présidée par Georges Barcola, ministre togolais de l’Économie et des Finances. Les défis freinant le développement du secteur bancaire dans les 8 pays membres de l’UEMOA ont été évoqués. Plusieurs recommandations ont été formulées pour renverser la tendance.
Cette réunion a rassemblé l’ensemble de la communauté bancaire et financière de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Elle a permis d’aborder l’évolution du secteur bancaire dans l’espace UEMOA et d’explorer de nouvelles stratégies pour renforcer son dynamisme.
Parmi les principales recommandations, il a été proposé que les établissements financiers diversifient leurs sources de financement, en s’affranchissant de leur dépendance aux guichets de la Banque Centrale. Un autre point clé a concerné le respect strict des dispositions réglementaires encadrant les relations financières extérieures des États membres de l’UEMOA.
Antoine Traoré, secrétaire général de la commission bancaire et représentant du Gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a réaffirmé l’importance de l’inclusion financière au sein des États membres.
« La centralisation des réserves constitue le socle de nos économies. Nous vous encourageons à veiller rigoureusement au respect des dispositions réglementaires, à intensifier les initiatives de renforcement des capacités et à normaliser le développement des projets pour assurer la pérennité d’un système financier inclusif et intègre dans l’UEMOA », a-t-il déclaré aux représentants des établissements financiers.
Les récentes statistiques publiées par la BCEAO indiquent une baisse du volume des échanges sur le marché interbancaire de l’UEMOA. Parallèlement, le taux d’intérêt moyen de référence oscille entre 6,19 % et 6,34 %. Concernant les conditions appliquées à la clientèle, une tendance baissière des taux d’intérêt débiteurs a été observée, avec une diminution de la moyenne de 7,08 % à 6,82 % à la fin de l’année 2024.
La FAPBEF-UEMOA doit inverser la tendance
Le ministre togolais de l’Économie et des Finances a souligné que ces chiffres traduisent les difficultés rencontrées par les banques de l’Union pour mobiliser des ressources, en raison de contraintes liées à l’accessibilité et au coût du financement. Il a ainsi exhorté les membres de la FAPBEF-UEMOA à agir pour inverser cette tendance.
« Nous estimons que les établissements de crédit doivent continuer à relever des défis majeurs, notamment la mobilisation de ressources suffisantes pour le financement adéquat des projets de développement. Ils devraient également accroître les financements destinés aux PME, développer des modèles financiers pour la promotion de l’habitat et de l’hébergement, poursuivre la mécanisation de l’agriculture et améliorer la qualité des services financiers à la clientèle », a-t-il déclaré.
M. Barcola a également plaidé pour une accélération de la transformation digitale, notamment en matière de moyens de paiement. Cette évolution devrait permettre de renforcer la sécurité des transactions et de favoriser l’inclusion financière.
La réunion de Lomé a aussi été l’occasion d’un passage de témoin à la tête de la FAPBEF-UEMOA. La présidence de la fédération est passée du Sénégal au Togo, avec la nomination du togolais Guy Martial Awona en remplacement du Sénégalais Mamadou Bocar Sy, pour un mandat de 2 ans.
Dans son discours, le nouveau président a réaffirmé son engagement à poursuivre les efforts en faveur du développement du secteur bancaire et financier de l’UEMOA.
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