La présidente de l’Assemblée nationale est certaine : la généralisation du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique et notamment en Afrique de l’ouest est due à plusieurs facteurs. Yawa Djigbodi Tsegan cite notamment les intérêts égoïstes, l’intolérance, le sentiment d’exclusion, la violation des droits de l’homme, la perte des bonnes valeurs. A cela, la présidente du Parlement togolais ajoute les crises économiques et politiques. Entre autres solutions, elle invite à repenser « le modèle de société qui nous ressemble et qui nous rassemble ».
Yawa Djigbodi Tsègan s’exprimait ainsi jeudi lors d’un panel de haut niveau qu’elle a coanimé à Doha sur le thème : Comprendre la menace terroriste en Afrique, nouveaux défis et mesures nécessaires ».
En effet, ce panel a abordé entre autres, les nouveaux défis et mesures pour une lutte coordonnée de la menace terroriste et de l’extrémisme violent en Afrique. C’était donc à la conférence parlementaire sur le terrorisme à Doha au Qatar.
La présidente de l’Assemblée nationale togolaise a indiqué que le défi de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent est l’une des réalités géopolitiques les plus alarmantes en Afrique et dans le monde, au cours de ces dernières années. Elle déplore qu’actuellement, certaines régions du continent africain soient devenues des incubateurs de la criminalité transnationale organisée et de la montée en puissance des groupes terroristes.
Après ce constat, elle a pointé du doigt plusieurs facteurs favorisant le phénomène.
« Cette situation est indubitablement liée à un faisceau de facteurs multiples, complexes et spécifiques tels que les intérêts égoïstes, l’intolérance, le sentiment d’exclusion, la violation des droits de l’homme, la perte des bonnes valeurs, la faiblesse de l’éducation, le détournement des croyances… Tout cela se conjugue malheureusement avec la fragilité des Etats et les nombreuses crises économiques et politiques que subissent les sociétés africaines », a-t-elle déploré Yawa Djigbodi Tsègan.
Terrorisme: ce que fait le Togo
Evoquant le cas du Togo, la présidente de l’Assemblée nationale a affirmé que le gouvernement togolais a adopté plusieurs mesures et actions fortes pour faire face à cette menace.
« Parallèlement aux opérations militaires et aux actions de développement socio-économiques, le Gouvernement consolide son effectivité sur l’ensemble du territoire, notamment dans les régions septentrionales », a-t-elle indiqué.
Mme Tsega, note également qu’au plan multilatéral et sous régional, le Togo participe aux différentes opérations conjointes dans le cadre de l’Initiative d’Accra, lancée en 2017 avec six autres pays (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Niger).
Il s’agit d’un cadre de mutualisation des efforts dans la lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme en particulier. Il est caractérisé par le partage d’informations et des renseignements, la formation des personnels des services de sécurité et de renseignement et la conduite d’opérations militaires conjointes transfrontalières.
« Il ressort des leçons tirées qu’une bonne stratégie de défense ne suffit pas à elle seule pour réussir la lutte contre ce tourbillon de menace sécuritaire. A cela, il faut impérativement adjoindre une gouvernance inclusive et structurante. La réflexion systémique doit donc nous amener à repenser non seulement le modèle de société qui nous ressemble et qui nous rassemble, mais aussi les bases d’un destin commun de paix et de progrès que nous voulons pour nos nations », a proposé Mme Tsegan comme solution.
La présidente du Parlement togolais rappelle également que le nouveau contexte sécuritaire exige, une mutualisation des stratégies, des moyens et des opérations pour combattre cet ennemi si volatile qui manœuvre dans une irrationalité de temporalité et de territorialité.
« Dans ce sens, le Togo, reste convaincu que la coopération et la coordination multilatérales sont consubstantielles à la politique de lutte contre le terrorisme. Nous nourrissons l’espoir qu’avec les efforts conjugués de nous tous, nous y parviendrons ; nous en avons les capacités, faisons-le ! », a-t-elle conclu.