Depuis deux ans, le terrorisme qui sévit dans le Sahel se répand progressivement vers les pays du Golfe de Guinée. Au Togo, cette menace terroriste a débouché sur une attaque la nuit du 10 au 11 mai derniers, contre des forces de sécurité et de défense déployées sur un poste avancé du dispositif de l’opération Koundjoare. L’attaque a emmené des organisations de défense des droits humains à poser un diagnostic et à formuler des recommandations.
Selon le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la lutte contre le terrorisme ne peut pas se faire au détriment de la sauvegarde des droits fondamentaux.
Les 2 organisations soutiennent que depuis plusieurs décennies, les organes de 2 traités internationaux ont développé des lignes directrices sur les droits humains et la lutte contre le terrorisme, en vue d’aider les États à renforcer la protection des droits humains tout en combattant le terrorisme.
Violation des droits de l’homme, porte du terrorisme
Le CACIT et l’OMCT informent que lorsque les États n’accordent pas une attention particulière au respect des garanties juridiques fondamentales des présumés auteurs, les amalgames et abus sont très élevés. Notamment envers les membres de certaines communautés ethniques ou religieuses, provoquant ainsi des risques de radicalisation et de mutation de la crise.
« Il est donc urgent pour l’État togolais de prendre la mesure des risques de stigmatisation communautaire, d’usage excessif de la force, d’arrestations et détentions arbitraires et de torture observée dans plusieurs pays africains dans le cadre d’opérations de contreterrorisme », ont-ils recommandé à travers une déclaration conjointe.
Par ailleurs, ces associations arguent que l’approche basée sur les droits humains favorise l’inclusion des organisations de la société civile.
Principalement de droits humains, dans les réponses liées à la lutte contre le terrorisme, y compris au sein des cellules antiterroristes ou toute autre entité directement sous la supervision du Président de la République.
Ces organisations, dit-elles, apportent un soutien important à l’État dans la documentation des cas de violations des droits humains mais aussi dans la compréhension des causes profondes et l’élaboration des réponses complexes liées à ce type de crise.