Le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) mène actuellement une nouvelle tournée dans les formations sanitaires en région. L’organisation œuvre ainsi pour un bon système de santé par un dialogue constructif permanent avec les agents de santé. A mi-parcours, la tournée relève des dysfonctionnements graves qui influent sur la prestation du personnel soignant.
La tournée a démarré au CHP d’Aného. Sur les presque 80 hôpitaux à visiter, plus de la moitié ont déjà reçu les délégations du Synphot.
Au cours de la tournée, les praticiens hospitaliers échangent sur leurs conditions de vie et de travail et l’engagement syndical pour une couverture sanitaire réussie.
Ils sensibilisent aussi contre les mauvaises pratiques et le mauvais accueil dans les formations sanitaires.
Le Synphot pointe le manque d’infrastructures
L’initiative s’inscrit dans le cadre des efforts consentis par le Synphot pour améliorer l’accueil, l’hygiène hospitalière, lutter contre les mauvaises pratiques et la corruption dans le secteur de la santé au Togo.
La campagne de sensibilisation prend fin le 18 novembre prochain. Mais d’ores et déjà, le Synphot déplore de mauvaises conditions de travail dans plus de la moitié des centres visités.
Dr Gilbert Tsolenyanu et son bureau dénoncent une paupérisation du personnel soignant aggravée par l’absence d’infrastructures adéquates.
Pénurie de produits pharmaceutiques dans les hôpitaux, manque criard de personnel soignant en termes d’effectif et absence de plateaux techniques sont entre autres dysfonctionnements constatés.
Quid de la question des sérums antivenimeux
Le secrétaire général du Synphot s’alarme et invite les autorités compétentes à régler le problème de Sérums antivenimeux (SAV) en Afrique pour rendre le travail facile aux praticiens hospitaliers.
« Au CHP Sotouboua (350 Km nord-Lomé), qui a défrayé la chronique par une histoire de morsure de serpent, j’ai été témoin d’un cas de morsure de plus de 3 jours. Pas de sérums antivenimeux, ni poches de sang… Un enfant a même été évacué », a décrit Dr Tsolenyanu.
Ce constat confirme que le SAV est un précieux sésame dans les régions où la morsure du serpent est régulière.
Jusqu’à fin octobre dernier, il y avait dans le centre de santé Mo 5 flacons de SAV, 1 au CHP Tchaoudjo, 2 au CHR Sokodé, 2 à Blitta, 2 à Sotouboua et 2 à Tchamba. Ce qui fait seulement un total de 14 flacons de SAV disponibles pour toute la région centrale.
Le Synphot a déjà mené du 14 août au 6 septembre dernier une première campagne de sensibilisation dans 20 établissements publics de santé dont les 2 Centre hospitalier universitaire, le CHR-Lomé-Commune, l’Hôpital de Bè et les CMS.