La sanction infligée à Thétera Bamela, assistant médical au CHP Sotouboua après la mort d’une fillette suite à une morsure de serpent crée des remous. Dr Gilbert Senyo Tsolenyanu, porte-parole du Collectif des syndicats de santé annonce un procès contre X. Pour ce chirurgien, il faut bien que les responsabilités soient situées dans ce dossier touffu.
C’est une affaire récente. Le 19 octobre dernier, Thétera Bamela, un technicien supérieur de santé au CHP Sotouboua a vu son contrat résilié sur décision du conseil de discipline. Il a été accusé de non- assistance à une fillette mordue par un serpent ayant entraîné sa mort.
Morsure de serpent et rupture d’antivenimeux
En effet, la fillette de 11 ans mordue par le serpent a été amenée au CHP Sotouboua pour des soins. Mais, sur place, l’assistant médical qui n’a pas administré les premiers soins a demandé aux parents de continuer la route sur Sokodé.
Arrivée au CHR Sokodé, la fillette a reçu les soins et devrait impérativement prendre le sérum antivenimeux dont le stock est épuisé. Mais il aurait été trouvé au CHP Sotouboua, premier centre dans lequel la victime a été transportée dès la morsure.
Malheureusement, en cours de route, la fillette a rendu l’âme. Devant le conseil de discipline, l’assistant médical aurait reconnu avoir évacué la fillette sans soins. Il explique sa décision par l’état de santé de la victime.
Non convaincu, le conseil de discipline de la direction préfectorale de la santé Sotouboua a résilié le contrat de M. Bamela.
Clarifier l’affaire et situer les responsabilités
Réagissant au sujet, Dr Gilbert Tsolenyanu estime que cette affaire doit être menée devant la justice pour qu’on situe les responsabilités.
« J’ai déjà eu le camarade en question au téléphone mais tout à l’heure même je le reçois au siège du Syndicat avec le point focal du Synphot de Sotouboua. Je parlerai ensuite à nos avocats et on verra ce qu’il y a lieu de faire », a-t-il révélé sur une radio de la place.
Le secrétaire général du Synphot assure qu’ils (les agents de santé) vont porter plainte pour voir si à l’arrivée c’est le soignant qui a été sanctionné qui a failli ou bien ce sont les parents de la patiente qui ont gardé leur fille chez un tradithérapeute pendant 4 jours avant de l’amener à l’hôpital ou encore si c’est l’hôpital qui est coupable par manque de sérums antivenimeux.
« On ne peut pas accuser quelqu’un d’homicide involontaire sans lui donner la chance de prouver s’il est coupable ou innocent », a expliqué Dr Tsolenyanu.
Il rassure que dorénavant la médecine devrait être pratiquée dans toute son essence au Togo. Avis lancé aux clients qu’ils sont tenus de porter plainte contre X lorsqu’ils constateront des pratiques peu orthodoxes de la part des agents de la santé.
Dans le même temps, le Collectif des syndicats de santé réagira coup sur coup aux sanctions ‘’injustes’’ contre les agents qui déteignent sur les efforts de la corporation.
