Au Togo, l’accès à l’existence légale ne devrait plus être une question de moyens avec la volonté de garantir une identité gratuite à tous les citoyens. Depuis le 1er janvier 2022, chaque citoyen togolais peut désormais obtenir son acte de naissance sans frais. Une mesure apparemment simple, mais qui redéfinit les contours du lien social et du contrat républicain. A cela vient s’ajouter désormais le projet d’identification biométrique.
Dans un contexte où l’État civil reste la première porte d’entrée vers l’éducation, la santé, l’emploi ou encore la justice, le geste du président Faure Gnassingbé est tout sauf anodin. Il traduit une volonté politique assumée de faire sauter les verrous de l’exclusion administrative – particulièrement dans les zones rurales ou parmi les femmes et les jeunes, deux catégories souvent à la marge de la reconnaissance légale.
D’un acte administratif à un acte républicain
Longtemps, ne pas avoir d’acte de naissance, c’était être invisible. Invisibles pour les statistiques, invisibles pour les politiques publiques, invisibles pour les droits. Le Togo, à travers cette réforme, donne un nom, une identité, et donc une voix à ses citoyens oubliés. C’est un geste d’inclusion, de reconnaissance et d’émancipation, que beaucoup saluent comme un tournant.
Le gouvernement a, pour la première année, mobilisé un budget de 300 millions de francs CFA pour compenser les coûts auprès des 117 communes. Un effort budgétaire significatif, mais qui s’inscrit dans une logique de long terme : celle d’un État qui investit dans ses citoyens.
« C’en est fini des barrières financières qui empêchaient les familles de déclarer leurs enfants à l’état civil », souligne un responsable du ministère de l’administration territoriale. « Nous ouvrons une ère de droit universel à l’identité. »
En toile de fond, cette réforme pose les bases d’une gouvernance plus équitable. Car comment concevoir un développement durable sans connaître précisément les populations à servir ? Avec l’identité gratuite, le Togo amorce aussi le renforcement de son système d’état civil, étape cruciale pour une meilleure planification des politiques publiques.
Quand la biométrie renforce la politique de l’identité gratuite
C’est aussi un accélérateur d’accès aux droits : inscription scolaire, couverture sanitaire, aide sociale, droits électoraux… autant de leviers désormais accessibles à une frange plus large de la population.
Mais le chantier ne s’arrête pas là. Le Togo se tourne désormais vers l’avenir avec l’ambitieux programme e-ID, un projet d’identification biométrique qui ambitionne d’offrir une identité unique, numérique et sécurisée à chaque citoyen. Une initiative alignée avec les objectifs de transformation digitale du pays et les standards de gouvernance moderne en Afrique de l’Ouest.
À travers cette politique, le Togo consolide son image de pays en transition vers une inclusion administrative de masse, où la citoyenneté ne se mesure plus à la capacité de payer, mais à la simple appartenance à la République.
Ce qui se joue ici dépasse les chiffres et les budgets. Il s’agit d’un acte de foi dans la puissance du droit, dans l’idée que personne ne doit être laissé en marge.
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