Les Evêques catholiques du Togo ont achevé leur visite ad limina apostolorum à Rome. Le 27 octobre dernier, ils ont été reçus en audience par le Pape François. Une rencontre s’est déroulée dans un climat de joie et de fraternité. Au-delà des questions liées à l’église catholique du Togo, la situation sociopolitique du pays ou encore les relations entre l’église et l’Etat ont été abordées.
Au Togo, une cinquantaine de congrégations religieuses font partie intégrante de la vie l’Église catholique. Quelques 300 séminaristes sont encore en formation et le Pape a qualifié le Togo de « grenier de vocation ».
Les Evêques catholiques ont saisi l’occasion de l’audience avec le souverain pontife pour signaler le défi de la formation intellectuelle et spirituelle. Ce défi se pose essentiellement en termes de moyens financiers.
Les Evêques catholiques et le laïcat
Au sujet de la situation sociopolitique du Togo, les Evêques catholiques indiquent qu’ils marchent avec « la sagesse et la prudence ». Mgr Bénoît Alowonou affirme qu’il ne faut pas se jeter dans la mer pour dire ce que les autres doivent dire à leur place. Il révèle que le Saint-Père leur a demandé de donner une formation sociale doctrinale au laïcat pour mieux faire la politique.
« Il ne revient pas aux évêques ou aux prêtres de prendre la place des politiques. Si nous avons un laïcat, bien formé, je crois que la formation qu’ils auront, devrait leur permettre de jouer au mieux leur rôle en tant qu’hommes politiques, en tant que chrétiens qui occupent des places, qui sont les places des chrétiens dans la société », a déclaré le président de la Conférence des évêques du Togo au micro de Vatican News.
Mission du prophète pour la politique
Toujours au sujet de la politique, le prélat révèle que les relations entre l’église catholique et l’Etat ne sont pas « un fleuve tranquille », même s’il n’y a pas de guerre entre les deux parties.
« Mais parfois on a l’impression que le chrétien ou le prêtre ou encore l’évêque veut prendre la place du politique. Ce qui n’est pas vrai. Et comme vous le savez, partout, de manière générale, les relations entre l’Église et l’État n’ont jamais été très bonnes. Là où on dit que ça va, et que les relations sont très bonnes, cela veut dire que les pasteurs que nous sommes, avons vraiment notre devoir, notre mission de guetteur et de prophète pour la politique. Nous devons dire ce qui est », a expliqué Mgr Alowonou.
‘La voix des sans voix’
Selon le prélat, « l’Église doit être la voix des sans voix » et doit être la voie qui conduit à la sainteté.
Au Togo, il y a un ministère en charge des cultes et l’église catholique fait partie de la commission des religieux. Dans ce cadre de discussion, elle donne sa part de vérité, sa part de lumière.
Notons que la rencontre avec le Pape a permis à Conférence des évêques du Togo de lui présenter ses soucis et ses joies. Les évêques en ont profité pour questionner le Saint-Père sur les défis du moment dans notre monde.