Le ministre togolais des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des togolais de l’extérieur a donné vendredi le ton à l’année diplomatique 2022-2023. Prof Robert Dussey a organisé à Lomé la rentrée diplomatique qui a enregistré la présence des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques et consulaires, des représentants des Organisations internationales accréditées au Togo, entre autres. Tout comme l’année dernière, le Togo veut continuer à s’employer sur les questions de paix et de la stabilité.
La rentrée diplomatique a été l’occasion pour Prof Robert Dussey de rappeler les grandes lignes de l’action publique extérieure du Togo. Le pays joue sa partition et apporte, à la mesure ses capacités, sa contribution au service des efforts visant à améliorer l’état du monde ou le bâtir en mieux. Ceci, pour la prospérité de chacun des États et de l’ensemble de la société internationale, confrontée à des mutations inédites et à des défis aussi inquiétants que pressants.
Le ministre togolais des affaires étrangères estime que « les sujets de préoccupation » sont très nombreux aujourd’hui au point que « la diplomatie ne peut se contenter du service minimum ».
« Plus que management des rapports entre Etats, la diplomatie est prise en main et gestion des grands sujets de nos sous-régions, espaces interrégionaux, continents et de la société internationale », a-t-il fait savoir précisant que la diplomatie togolaise est une diplomatie d’action suivant les orientations du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé.
Prof Dussey présente la diplomatie togolaise comme « une diplomatie pragmatique de neutralité et de non-alignement ». Pour lui, cette posture de « mieux servir les causes de la paix, de la sécurité collective, de l’intégration régionale et africaine, et du développement humain ».
« La posture d’équidistance en diplomatie permet en effet de parler à tout le monde dans la gestion des affaires internationales et régionales dans un monde n’ayant plus de centre de gravité, mais où les relations de dépendance commune et d’interdépendance nous condamnent à travailler ensemble », a précisé le chef de la diplomatie togolaise.
Une année diplomatique chargée
La nouvelle année diplomatique qui commence ne sera pas de tout repos pour le Togo. Le ministre des affaires étrangères a listé les chantiers qui attendent son pays. Robert Dussey annonce que le pays va continuer, sur le plan multilatéral, d’œuvrer, avec les autres Etats africains et l’Union africaine, au renforcement de la capacité de l’Afrique à s’affirmer et à assumer en toute responsabilité ses positions sur la scène internationale.
« Notre continent a besoin de parler d’une seule et même voix et pour elle-même sur la scène internationale », a-t-il martelé.
Par ailleurs, M. Dussey indique que le pays va continuer la diversification de ses partenariats et l’exploration de nouveaux horizons et de nouvelles perspectives économiques.
« Le monde même s’est diversifié sous nos yeux et nous n’avons le choix que de nous adapter à la réalité du monde pour explorer toutes les possibilités et les chances qu’il nous offre », a-t-il justifié.
En plus, le Togo va continuer à s’employer sur la question de la diaspora africaine et des afro-descendants. Il sera surtout question de leur implication dans le processus de développement à l’échelle continentale. Sur ce point, la mise en œuvre de l’Agenda de la « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine » lancé en 2021 sera une priorité.
L’année dernière, le pays avait misé sur les question de la paix et la stabilité. Il s’agit-là des axes prioritaires de la diplomatie togolaise. Prof Dussey a indiqué que ces sujets vont davantage encore mobiliser la diplomatie togolaise tout au long de la nouvelle année diplomatique à travers des efforts collectifs de lutte contre le terrorisme, des initiatives de bons offices et de médiation.
« Le zoom sur la sécurité et la paix l’année passée comme cette année dans le cadre de la rentrée diplomatique est dû au fait que notre continent est, sur le plan sécuritaire, à la croisée des chemins, que l’on soit au Sahel, dans le Bassin du lac Tchad, en Afrique de l’Ouest, dans la région du golfe de Guinée ou dans la région de la Corne de l’Afrique », a précisé le chef de la diplomatie togolaise.
Robert Dussey a appelé l’Afrique à « résister » au mouvement de dynamitage des acquis du continent en termes de stabilité.