La liste provisoire des candidats en compétition pour les élections sénatoriales au Togo est connue. Elle a été publiée vendredi par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Il s’agit-là d’un nouveau pas franchi dans le processus d’installation du Sénat, une étape clé dans la mise en place des institutions de la Ve République togolaise. Les élections sénatoriales sont prévues le 15 février prochain.
Pas moins de 13 partis politiques se disputeront les 41 sièges à pourvoir : UNIR, CAR, ADDI, CPP, MCD, NET, PDR, UFC, FPP, MPDD, CLE, BATIR et Togo Autrement. À ces formations s’ajoutent 12 listes indépendantes aux noms évocateurs tels que « Dame-Nature », « Les 2 bisons », « Enfin le Sourire » ou encore « Les Écologistes ».
Initialement programmées pour le 2 février, ces premières élections sénatoriales au Togo ont été reportées au 15 février par décret présidentiel, afin de permettre une meilleure préparation des acteurs politiques. La campagne électorale, qui s’annonce âpre, s’ouvrira officiellement le 30 janvier 2025 à minuit pour se clore le 13 février à 23h59.
Des sénatoriales au Togo : loin de faire l’unanimité
Si plusieurs partis d’opposition ont choisi de participer à ces élections, des formations majeures de la scène politique, comme l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre, les Forces Démocratiques pour la République (FDR) de Me Dodji Apévon, ou encore la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) un regroupement coordonné par Brigitte Adjamagbo-Johnson, ont opté pour le boycott. Ces formations politiques dénoncent un processus qu’elles jugent biaisé et contestent la réforme constitutionnelle de mai 2024 ayant instauré la Ve République.
Le choix de l’ANC, des FDR et de la DMP de rester en marge reflète les fractures profondes au sein de l’opposition togolaise, partagée entre participation à des institutions jugées verrouillées et rejet total d’un système politique dominé par le parti au pouvoir, UNIR.
Le rôle stratégique du Sénat
La mise en place du Sénat s’inscrit dans le cadre de la réforme institutionnelle promulguée en mai 2024. Selon la nouvelle Constitution, le Sénat jouera un rôle central dans l’élaboration législative, examinant en première instance les projets de loi avant leur transmission à l’Assemblée nationale.
Cette évolution institutionnelle consacre également la transition vers un régime parlementaire. Une fois le Sénat installé, les deux chambres du Parlement devront procéder à l’élection d’un président de la République au rôle symbolique, tandis que l’essentiel du pouvoir exécutif sera concentré entre les mains du président du Conseil, issu du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.
En l’état actuel des forces politiques, cette fonction devrait revenir à Faure Gnassingbé, dont le parti UNIR contrôle 108 des 113 sièges de députés, à la suite des élections législatives d’avril dernier.
Les 41 sénateurs issus de ces élections représenteront les 39 préfectures du Togo, avec une double représentation pour les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé, où se concentrent des enjeux politiques et démographiques majeurs. À ces élus s’ajouteront 20 sénateurs nommés directement par le président de la République, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution.
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