Yas Porto

RDC : Joseph Kabila perd son immunité parlementaire

Togo Breaking News
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Joseph Kabila

C’est un séisme politique qui secoue la République Démocratique du Congo. Le Sénat a voté jeudi la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila, sénateur à vie depuis la fin de son mandat en 2019. À une écrasante majorité — 88 voix pour, 5 contre, et 3 bulletins nuls — les sénateurs congolais ont ouvert la voie à des poursuites judiciaires pour « haute trahison », une première dans l’histoire du pays.

Convoquée à 14h00 au Palais du peuple sur requête formelle de l’Auditeur général près la Haute cour militaire, la plénière s’est tenue dans une atmosphère de gravité, marquant un tournant décisif dans la longue rivalité entre Joseph Kabila et son successeur, Félix Tshisekedi.

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Joseph Kabila accusé de collusion avec le Rwanda

Les chefs d’accusation sont lourds : selon les autorités judiciaires, Joseph Kabila est soupçonné d’avoir « participé directement » à l’agression de la RDC par le Rwanda, en entretenant des liens avec le groupe rebelle M23, via la nébuleuse armée AFC, active dans l’est du pays. Ces accusations ont été portées à la connaissance du public quelques semaines après que le président Tshisekedi l’a désigné, depuis Berlin en février dernier, comme le « véritable commanditaire » de la crise sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

La procédure judiciaire a été précipitée par une série de signaux politiques forts. Le 19 avril, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation fondée par Kabila, a été suspendu pour « attitude ambiguë » à l’égard de la présence de troupes étrangères sur le sol congolais. Une visite controversée de l’ancien président à Goma, dans une région en proie à la guerre, a été perçue par Kinshasa comme une provocation directe.

Depuis l’ouverture de l’enquête, plusieurs proches de Joseph Kabila ont vu leurs déplacements restreints et leurs comptes bancaires gelés. Des mesures conservatoires ont également été prises contre une partie du patrimoine immobilier de l’ex-chef d’État. Ces dispositions, qualifiées de « préventives » par le ministère de la Justice, visaient à empêcher toute fuite ou dissimulation de preuves dans un dossier jugé « d’une extrême sensibilité pour la sécurité nationale ».

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La décision du Sénat, inédite, prive Joseph Kabila du dernier rempart que lui conférait son statut de sénateur à vie, inscrit dans la Constitution depuis son départ du pouvoir.

Du côté du camp Kabila, l’heure est à la riposte. Si l’ancien président n’a pas encore officiellement réagi, ses avocats dénoncent « une vendetta politique déguisée en procédure judiciaire », et entendent saisir les instances internationales si nécessaire.

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