Le Mouvement du Peuple pour la Liberté (MPL) accuse la CEDEAO d’être complice du gouvernement togolais qui refuse d’implémenter la feuille de route pour une sortie de la crise que traverse le pays. En conférence de presse mardi à Lomé, le parti politique a envoyé des ultimatums à l’institution sous régionale au sujet de son mutisme sur la dégradation inquiétante du climat politique et social au Togo. Il exige par ailleurs de l’UFC un sens d’honnêteté et le courage en assumant ses « actes de transgression » du code moral de l’opposition togolaise.
Selon le MPL, la crise sociopolitique qui sévit au Togo depuis plus d’un an continue de créer la psychose à l’intérieur du pays. La formation politique s’inquiète du fait que des actes de violence se perpètrent chaque jour et que la feuille de route pour une sortie de crise n’est pas toujours mise en œuvre.
Il dénonce un silence « coupable » de la CEDEAO sur le « refus du gouvernement de répondre favorablement à la demande de libération des prisonniers politiques » notamment. Le parti évoque une « caution scandaleuse apportée par les deux experts de la CEDEAO le samedi 06 octobre 2018 aux fraudes grossières au cours du recensement dans la zone 2 ».
Le MPL demande à cet effet à la CEDEAO de faire respecter par le parlement togolais la décision du comité de suivi de la CEDEAO concernant la désignation par la C14 de 8 membres de l’opposition réelle à la CENI.
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Pour le parti du Prof Pascal Adjamagbo, c’est un rappel à l’ordre qui s’impose aussi bien à la CEDEAO qu’aux autorités togolaises et à l’UFC.
« Le MPL estime que l’UFC doit avoir l’honnêteté et le courage d’assumer les actes de transgression du code moral de l’opposition togolaise consistant à ce qu’un parti qui prétend œuvrer pour le changement fasse activement campagne lors de l’élection présidentielle de 2015 pour le candidat incarnant le statu quo du régime héréditaire plus que cinquantenaire togolais, comme le prouvent les pièces à conviction de cette campagne », relaie le MPL.
Le MPL exige aussi la fin de la mission des experts électoraux de la CEDEAO et menace de se faire entendre bruyamment si ses revendications ne sont pas prises en compte.
« C’est une dernière sommation que nous adressons à la CEDEAO en lui rappelant que nous n’avons pas besoin d’élections mais des réformes. Si on nous fait la sourde oreille, nous appellerons le peuple à prendre ses responsabilités. Et je dis bien que ce ne sera pas une marche où nous allons quitter un point pour un autre. Si nous sortons nous ne rentrerons pas si nous avons pas les résultats escomptés », a martelé Pascal Yigbé, secrétaire général adjoint du MPL.