La 369è édition de la cérémonie de la prise de la pierre sacrée dans les Lacs s’annonce sous le coup de tension, de contestation et de division. A quelques heures des manifestations, la communauté de Zowla appelle les siennes à un boycott. Elle reproche à la gendarmerie nationale et au préfet des Lacs d’avoir « violé sa propriété privée » et demande une réparation.
Pour la communauté de Zowla, le vendredi 02 septembre 2022, un contingent des troupes de la gendarmerie conduit par le Commandant Bodjona sous les ordres du Préfet des Lacs Norbert Tevi Bénissan, ont débarqué à Zowla interdisant la cérémonie de SITUTU, pour défaut d’autorisation.
Zowla dénonce une politique de deux poids deux mesures en soutenant que cette cérémonie s’est toujours déroulée sans autorisation, surtout que des villages comme Attoèta, Agomé Séva, Agomé Glozou, Agoè, Lomé Kolèkpanou et plusieurs autres l’ont fait sans aucune autorisation.
« Nous rappelons que cette cérémonie s’observe toujours depuis la nuit des temps à Zowla. Cet acte ignoble, irresponsable et d’abus de pouvoir est une insulte qui porte atteinte grave à notre culture, aux différentes divinités, à la grande communauté de Zowla et au Gê-nyi lui-même dans son ensemble », a exprimé Zowla dans un communiqué.
Déchirures fréquentes autour de la pierre sacrée
La communauté Zowla située dans le sud-ouest du Togo pense que la descente des forces de l’ordre et de sécurité est un acte de sabotage de la politique du Chef de l’Etat.
Elle demande à Norbert Tevi Bénissan, préfet des Lacs, une réparation immédiate de l’acte qu’elle qualifie d’odieux et d’inacceptable envers le peuple Gê tout entier. Car, précise le communiqué, Zowla est le berceau du peuple Gê.
« Nous appelons toutes les prêtresses, les prêtres Gê-Yéhoué et leurs adeptes, toute la communauté de Zowla de partout, tous les villages du peuple Gê et leurs ressortissants de rester chez eux et se concentrer à leurs forts intérieurs à nos divinités le jeudi 22 septembre 2022, jour de la prise de la Pierre Sacrée », a-t-elle appelé.
Autrefois symbole d’union et de retrouvaille pour le peuple Gê, la cérémonie de prise de pierre sacrée est devenue ces dernières années, une occasion pour les fils des Lacs de se régler des comptes et de révéler à la face du monde leur division.
Depuis 2015, les communautés n’arrivent pas à s’entendre sur les collectivités légales devant présider la cérémonie. A la 365è édition où les dissensions ont commencé, 2 pierres différentes ont été prises par deux prêtres différents.