Le pouvoir de Lomé réagit aux accusations de fraudes massives alléguées par des leaders de l’opposition togolaise. Pascal Bodjona, Conseiller politique du chef de l’Etat togolais renvoie la balle dans le camp des accusateurs. Il invite les responsables de l’opposition à analyser les résultats des élections législatives et régionales pour s’en prendre à leur incapacité à affronter les élections dans une dynamique unitaire.
La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et l’Alliance nationale pour le changement (ANC) dénoncent des fraudes massives et des irrégularités qui auraient entaché les élections législatives et régionales du 29 avril dernier.
Les dénonciations de l’opposition
La DMP, regroupement de partis politiques coordonné par Brigitte Adjamagbo-Johnson, a dénoncé des bourrages d’urnes et des résultats fabriqués par endroit, quelques fois avec la complicité de certains délégués de l’opposition dans des bureaux de vote. Réaction faite avant la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
A sa suite, c’est le parti FDR de Me Paul Dodji Apévon qui réagit. Pour cet avocat, les résultats donnés visent juste à humilier les partis d’opposition.
« Nous n’avons jamais imaginé que les fraudes pouvaient atteindre une telle ampleur », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse de son parti en début de semaine.
Pendant ce temps, Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), a déclaré que « le processus électoral a été totalement déséquilibré en faveur du parti au pouvoir » que « Le scrutin lui-même a été entaché de nombreuses fraudes et de violences, surtout à l’intérieur du pays ».
Du côté du pouvoir, on ne voit pas les choses de la même façon. Pascal Bodjona rejette les accusations des partis d’opposition avant de les inviter à observer les voies légales pour toute contestation. Il s’agit de la Cour constitutionnelle pour les élections législatives et de la Cour suprême pour les élections régionales.
« Lorsqu’une élection est faite et qu’il y a des contestations, les votes de recours sont certainement ouverts devant la Cour constitutionnelle et on va apporter les preuves des allégations dont on fait état. Dans tous les cas, moi je pense que les élections ont été faites et tout le monde maintenant peut faire l’analyse des résultats. », a lancé le conseiller politique du président togolais.
Analyse de Pascal Bodjona
Esquissant une analyse préalable des résultats issus des urnes, Pascal Bodjona croit que si les partis de l’opposition avaient été dans la dynamique de l’unité, ils auraient eu un nombre conséquent de sièges. En clair, le fait d’avoir été à ces élections chacun de son côté a été préjudiciable pour les opposants, ce ponte du pouvoir de Faure Gnassingbé.
M. Bodjona croit qu’avec un mode de scrutin proportionnel, la dynamique de l’unité d’action était ce qu’il fallait pour l’opposition si elle avait voulu peser à l’Assemblée nationale.
« Actuellement, on attend que la Cour constitutionnelle puisse donner les résultats définitifs et que les voies soient ouvertes pour les recours que les partis politiques ou les listes auront à exercer devant cette Cour », a-t-il dit au micro de Rfi.
Selon les résultats provisoires des élections législatives, le parti au pouvoir UNIR gagne 108 des 113 sièges alors que toute l’opposition réunie n’a récolté que 5 sièges. Même logique pour les élections régionales à l’issue desquelles le parti de Faure Gnassingbé se taille 137 sièges sur les 179 prévus. 42 sièges restants sont partagés entre les partis politiques et les listes de candidats indépendants.
Cliquez-ici pour nous rejoindre sur notre chaîne WhatsApp