L’Alliance nationale pour le changement (ANC) officialise sa décision de ne pas siéger à l’Assemblée nationale. Le président national du parti a été élu le 29 avril dans le Golfe. Mais il refuse de siéger au même titre que tous les co-listiers. Face à la presse vendredi, Jean-Pierre Fabre et son bureau exécutif, avec un mémorandum à l’appui, ont justifié leur décision par l’engagement de l’ANC à privilégier l’intérêt du peuple au détriment d’une carrière politique.
Au lendemain des élections, l’ANC a rejeté tous les résultats proclamés par la CENI puis confirmés par la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême.
Boycott de l’Assemblée nationale
Elle estime que tout le processus électoral s’est déroulé suivant un timing parfaitement synchronisé aggravé par le vote en catimini d’une nouvelle constitution. On note que le processus électoral a été enclenché sous le sceau de la constitution de 1992. Mais cette dernière a été changée et modifiée en pleine campagne électorale. La nouvelle constitution du Togo a été promulguée le 06 mai dernier.
Pour l’ANC, contraindre la nouvelle Assemblée nationale, élue sous la Constitution actuelle du 14 octobre 1992, à fonctionner suivant la nouvelle constitution relève d’une cécité intellectuelle et d’une indigence juridique aggravée.
« Nul ne saurait obliger l’opposition à siéger à cette Assemblée au prétexte que c’est le peuple qui l’y a envoyée. Car le Peuple n’a envoyé personne à l’Assemblée nationale sous l’égide d’une constitution perfide qui ne le concerne pas et encore moins pour aller siéger en application de la nouvelle constitution du Togo, issue d’un coup d’Etat constitutionnel ubuesque », pense le parti.
A chacun son choix
Jean Pierre Fabre et ses collègues n’ont pas de procès à faire aux autres partis de l’opposition en l’occurrence l’ADDI et la DMP qui ont pris la résolution de siéger à l’Assemblée nationale. Cependant, ils estiment qu’à l’ANC, l’intérêt supérieur du peuple passe avant tout.
« L’engagement politique de chacun le concerne. Notre carrière ne détermine pas le choix de nos actions politiques pour le Togo. Ce que je considère être l’intérêt du peuple est au-dessus de ma carrière », a indiqué Jean-Pierre Fabre.
Dans un mémorandum publié à l’occasion, l’ANC affirme n’entend ménager aucun effort pour combattre ce qu’elle appelle la double imposture de la « mascarade électorale » du 29 avril 2024 et de la « constitution pirate » rendue publique le 06 mai 2024, sous 2 versions différentes dont l’une occulte le chapitre relatif au président de la République.
Une nouvelle stratégie de lutte politique
Elle s’engage à dénoncer sans répit « les violations permanentes de la constitution, des lois et des droits humains, l’arbitraire et la duplicité, la falsification et le mensonge, la violence gratuite et l’impunité, les inégalités, les visées ségrégationnistes et le tribalisme au Togo ».
« L’ANC demeure, plus que jamais, engagée aux côtés des populations togolaises, pour maintenir la résistance, poursuivre la lutte et libérer notre cher pays le Togo, des griffes de la dictature », a réitéré l’ancien chef de file de l’opposition.
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