Un conducteur de taxi-moto s’est fait accidentellement cogné mardi par une voiture à Agbalépodo. Il était focalisé sur un panneau publicitaire. Le malheureux tentait de mémoriser le contact téléphonique qui se trouve sur l’affiche. Un énième accident qui repose le débat autour de l’érection des panneaux publicitaires sur les routes.
Après avoir repris conscience, le motocycliste a expliqué qu’il cherchait à mémoriser le contact téléphonique qui se trouvait sur l’affiche. L’affiche en question portait plusieurs inscriptions entre autres ‘’Savon pour la chance’’ et ‘’Savon pour sortir de la pauvreté’’.
De pareils accidents sont souvent enregistrés au niveau des carrefours à Lomé et dans la circulation en général.
En juillet dernier, le ministre togolais en charge de la sécurité a déploré une augmentation de décès et de blessés enregistrés sur les routes togolaises ces derniers mois.
Pour le Général Damehame Yark, de janvier à juin 2021, 3.815 cas d’accidents ont été enregistrés au Togo. Au cours de ces accidents, 346 personnes ont perdu leurs vies en pleine circulation. On dénombre également 4.721 blessés.
Ces accidents, selon le Général Yark sont dus à l’excès de vitesse, la non-maîtrise des engins, les dépassements hasardeux et globalement le non-respect du Code de la route.
Hormis ces causes, avec un peu de recul, on se rend compte que la toile de panneaux publicitaires à plusieurs carrefours de Lomé par exemple reste un des facteurs des accidents de circulation.
Le constat est d’ailleurs simple. Difficile d’être au volant ou au guidon de sa moto et ne pas prétendre regarder ou admirer un panneau publicitaire.
C’est un instant qui met au contact visuel motocyclistes, automobilistes, avec les panneaux géants dans les rues dont l’effet néfaste passe inaperçu. Cependant il est un élément déclencheur de distraction des conducteurs d’engins.
En circulation, lorsqu’un automobiliste découvre une affiche qui traite d’un sujet qui coïncide avec ses préoccupations, il cherche à tout prix à le lire.
Que faire des panneaux publicitaires en circulation ?
Dans certains pays, les affiches sont considérées comme une pollution visuelle ou un encombrement visuel. Leur positionnement physique peut constituer une barrière à l’appréciation du paysage routier pour le conducteur de gros camion qui voudrait voir au-delà, et décider des manœuvres à effectuer.
En effet, la captation du degré d’attention de l’automobiliste par l’affiche, la réduction de la visibilité par le positionnement physique des affichages et l’absence de concentration sont un facteur de risque énorme. Des risques que l’on peut éviter si l’on organisait la diffusion d’affiches dans les rues.
Dans ces conditions, l’autorité publique devra prendre des mesures idoines, car la sécurité publique est menacée par le gain d’argent de quelques sociétés privées.
Il y a lieu de prendre des mesures contre l’érection de panneaux publicitaires à certains endroits dans la circulation.
Certes les panneaux constituent une source de revenus pour le fonctionnement des communes. Mais il y a véritablement lieu de réorganiser ce secteur.
Notons qu’au Togo, le ministère de l’Administration territoriale a rappelé récemment que tout projet d’implantation de panneaux publicitaires sur les voies et places publiques devait faire l’objet d’une notification préalable notamment aux maries.
« Les contrevenants s’exposent au démontage à leurs frais des installations, à la remise en état du site en cas de dégradations et à des poursuites judiciaires », avait-il prévenu.