La Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine s’est ouverte samedi à Lomé. Les dirigeants africains examinent la Charte de Lomé sur la sécurité, la sûreté maritimes et le développement en Afrique. Le projet de charte validé cette semaine à Lomé respectivement par le Comité des représentants permanents et le Conseil exécutif de l’UA devra être adopté et signé.
A l’ouverture, le Président togolais, Faure Gnassingbé, souhaitant la bienvenue à ses pairs africains a indiqué que le rendez-vous de Lomé vise à faire face uni et solidaire à un défi majeur de l’heure qui est de permettre à l’Afrique d’exploiter ses ressources marines dans un contexte d’insécurité et de trafics de tout genre.
Pour le Chef de l’Etat togolais, les menaces viennent des pirates et des entreprises criminelles et l’unique possibilité pour l’Afrique de prendre son destin en main repose sur une approche régionale et coordonnée.
‘Nous devons agir de façon méthodique et concerté… La Charte est un instrument de coopération qui vient compléter et opérationnaliser le cadre existant », a avancé Faure Gnassingbé dans son discours.
Par ailleurs le président togolais indique qu’il gardera le cap des efforts entrepris et qui se poursuivent cette semaine à Lomé avec l’organisation du sommet.
Pas question d’abandonner l’espace maritime africain aux criminels en mer
Ouvrant la conférence, Idriss Deby, le président en exercice de l’Union Africaine a salué l’organisation du sommet et fécilité le président togolais pour avoir émis l’idée d’adoption d’une Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique.
Pour Idriss Deby, le développement du Continent passe par la sûreté de ses mers et océans et il n’est pas question d’abandonner l’espace maritime africain aux pirates et aux criminels qui opèrent en mer.
En effet, selon le Chef de l’Etat tchadien, la multiplicité ces dernières années des actes de piraterie dans les Golfes d’Aden et de Guinée ont sérieusement mis à mal la liberté de navigation bien au-delà de l’Afrique, sans compter les conséquences liées aux atteintes portées à la stabilité et la sécurité des Etats côtiers.
« Nous ne devons sans aucun prétexte abandonner notre espace maritime à des terroristes, brigands et autres trafiquants criminels faisant de cet espace, un lieu de prédation et d’insécurité.
La Charte de Lomé, la réponse à la menace
Dans son intervention, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma a souligné la nécessité de l’adoption de la Charte de Lomé. Elle estime que l’Afrique a tout à y gagner en développant l’économie bleue. Dans ce sens, elle demande à tous les africains de faire de la Charte de Lomé un instrument important pour le développement de cette économie.
« La Charte doit consolider les efforts déployés dans d’autres instruments internationaux en matière de sécurité et de sûreté maritime. Elle doit consacrer la mise en œuvre de la stratégie AIM 2050 de l’Union Africaine conformément à l’Agenda 2063 », a déclaré Mme Zuma.
De son côté, Idriss Deby estime que l’adoption de la Charte de Lomé sera une meilleure réponse à l’insécurité maritime en Afrique.
« La réponse à ces multiples et complexes menaces nous semble être l’adoption de la Charte sur la sûreté et la sécurité maritimes et le développement en Afrique. Une fois adoptée et entrée en vigueur, elle marquera sans doute une nouvelle étape décisive dans la dynamique de préservation de l’environnement marin sur toutes ses formes et le développement d’une croissance durable pour notre continent », a-t-il dit.
Pour M. Deby, le texte est un instrument juridique ui facilitera la mutualisation des moyens avec la mise en place des mécanismes de surveillance et de prévention dans un cadre unifié contre toutes les menaces sur l’espace maritime.