Présent à la Conférence ministérielle du G20, tenue le 21 février dernier à Johannesburg, Dr. Omar Alieu Touray a appelé à un renforcement des Communautés économiques régionales (CER) de l’Afrique. Pour le président de la Commission de la CEDEAO, ce renforcement apparaît comme le levier essentiel pour la solidarité, l’égalité et la durabilité en Afrique de l’Ouest et sur le continent.
Dans son intervention, Dr Omar Alieu Touray a mis en avant le rôle stratégique des CER dans la promotion de la coopération internationale et du multilatéralisme. Selon lui, une CEDEAO plus solide offrirait des réponses adaptées aux défis économiques et sécuritaires de la région.
« Si nous voulons réaliser la solidarité, l’égalité et la durabilité, nous devons soutenir et renforcer les communautés économiques régionales. Une CEDEAO plus forte donnera un sens aux appels à la coopération internationale et consolidera le multilatéralisme », a-t-il déclaré.
Les priorités pour l’Afrique de l’Ouest
Le président de la Commission de la CEDEAO a également insisté sur l’urgence de renforcer la résilience des États face aux catastrophes naturelles et aux crises sécuritaires. Entre 2022 et 2024, 10 des 15 pays membres ont dû faire face à des situations de crise nécessitant une réponse immédiate.
« L’expérience montre que la meilleure réponse à la fragilité n’est pas seulement la gestion des catastrophes, mais le renforcement de la résilience des États », a souligné Dr. Touray.
Concernant la viabilité de la dette, il a rappelé son impact direct sur la pauvreté, la sécurité et le développement régional. Dans un contexte où de nombreux jeunes rejoignent des groupes armés non par idéologie, mais par nécessité économique, il a plaidé pour une gestion plus équilibrée des dettes souveraines afin de favoriser une croissance inclusive et durable.
« La viabilité de la dette est un moteur de développement. Dans la CEDEAO, notre marche vers une monnaie unique et, par extension, une Communauté plus forte, est entravée par l’augmentation de la dette des États », a-t-il ajouté.
Dr Omar Alieu Touray sur la transition énergétique
L’Afrique de l’Ouest fait face à un défi majeur en matière de transition énergétique. Si le continent s’oriente progressivement vers des énergies renouvelables, la mise en œuvre de cette transition ne doit pas aggraver les inégalités entre les pays.
« La transition énergétique est une nécessité, mais elle doit être soutenue par l’équité et la justice. Le financement de cette transition est un enjeu central », a insisté Dr Omar Alieu Touray.
Le président de la CEDEAO a également mis en garde contre les dangers liés à l’intelligence artificielle (IA), notamment son utilisation pour propager des fausses nouvelles et déstabiliser la cohésion sociale. Il a ainsi appelé le G20 à encadrer l’usage de l’IA pour éviter des dérives qui pourraient aggraver l’instabilité dans certaines régions.
« L’attention portée à ces défis n’est pas une question de restriction mais de paix et de sécurité », a-t-il précisé.
Le G20, qui intègre désormais l’Union africaine, représente un espace stratégique pour défendre les intérêts du continent. La présidence sud-africaine du G20, assurée par Cyril Ramaphosa, offre une opportunité pour porter les revendications africaines en matière de sécurité, d’économie et de transition énergétique.
En réaffirmant l’engagement de la CEDEAO à travailler aux côtés du G20, Dr. Touray a salué la volonté de l’Afrique du Sud de placer la résilience économique et sécuritaire au cœur de son programme. Cette dynamique qui pourrait permettre à la CEDEAO et aux autres CER africaines de jouer un rôle plus actif dans les grandes décisions économiques et politiques mondiales.
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