La nouvelle constitution du Togo, adoptée récemment par le Parlement, fait l’objet de vives contestations de la part des jeunes de l’opposition et de la société civile. Ces groupes estiment que le texte, loin de répondre aux aspirations démocratiques du peuple togolais, constitue un recul majeur dans la lutte pour les libertés et les droits fondamentaux. Plusieurs actions de contestation sont enregistrées dont des meetings et des tentatives de manifestations populaires.
Pour les jeunes militants de l’opposition et les activistes de la société civile, la nouvelle constitution renforce le pouvoir en place, en verrouillant les institutions et en limitant les possibilités de véritable alternance politique. Ils dénoncent particulièrement les dispositions concernant la limitation du nombre de mandats présidentiels, qu’ils jugent insuffisantes pour garantir un renouvellement démocratique au sommet de l’État.
« Cette constitution ne reflète pas les aspirations du peuple togolais. Elle a été imposée sans un véritable dialogue avec toutes les forces vives de la nation, et elle perpétue un système de gouvernance qui ne sert qu’à maintenir le statu quo », a déclaré Kossi Amégan, un leader de jeunesse de l’opposition lors d’un meeting à Lomé.
Des manifestations ont été organisées notamment dans la capitale togolaise. Des jeunes ont participé à des meetings, brandissant des pancartes et scandant des slogans appelant à une véritable démocratie et à un retour à l’ancienne constitution.
Les jeunes contestataires ont également lancé un appel à la communauté internationale, demandant son soutien pour faire pression sur le gouvernement. Ils ont rappelé que le Togo a besoin de réformes qui tiennent compte des besoins réels de la population et qui ouvrent la voie à une gouvernance plus transparente et plus participative.
Supplices des jeunes contestant la Nouvelle Constitution
Pendant ce temps, d’autres jeunes activistes craignant d’être arrêtés et envoyés en prison pour leurs actions de contestations, ont décidé de prendre la poudre d’escampette. Abalo Simliya, Koffi Guezo, Bernard Anagla ainsi que Hamdane Kide-Mokafo, enseignant d’anglais pour les francophones dans un centre de formation, ont décidé de quitter le pays pour se mettre à l’abri. Quant à Hamdane Kide-Mokafo, il devrait d’ailleurs se rendre en Irlande pour une conférence.
On apprend que ces jeunes activistes qui essaient de maintenir la flamme de la contestation, dans un groupe WhatsApp, par leur prise de position, disent craindre les menaces incessantes d’arrestation par des autorités.
En effet, certains jeunes comme Dagnon Sena et Akakpo Phillipe ont été arrêtés par les autorités togolais et se trouvent actuellement à la prison civile de Lomé. Ils ont été arrêtés le 25 juillet et déféré le 29 juillet 2024. D’autres activistes membres du groupe ont également trouvé refuge au Ghana voisin.
Cette situation n’est pas très loin de celle qui prévalait en 2017 avec des manifestations pour le retour à la constitution originelle de 1992. Hamdane Kide-Mokafo avait déjà subi des persécutions à cette époque avec certains de ses amis activistes.
C’est en tenant compte de tous ces développements que plusieurs organisations ont récemment demandé aux partenaires internationaux à ne pas fermer les yeux sur ce qui se passe au Togo.
Le regroupement « Ne Touche pas à Ma Constitution » a estimé qu’il est crucial que la voix des jeunes et de tous les citoyens togolais soit entendue et respectée.
« Le pays ne peut avancer sans une base démocratique solide », a déclaré une porte-parole d’une organisation de la société civile.
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