À quelques semaines des élections municipales 2025 prévues pour le 10 juillet prochain au Togo, les membres du Cadre permanent de concertation (CPC) affûtent leurs revendications. Réunis lundi à Lomé pour la 20ᵉ séance, les représentants des partis politiques ont dressé une série de doléances à soumettre au gouvernement et à l’Assemblée nationale. Objectif : garantir un scrutin apaisé, inclusif et équitable.
Présidé par Me Mouhamed Tchassona-Traoré, le CPC a notamment exhorté les pouvoirs publics à répondre favorablement à ces propositions. Le président du MCD (Mouvement citoyen pour la démocratie) estime que les propositions en question traduisent « l’engouement croissant des partis politiques pour une participation active » aux municipales 2025.
Caution, certificats de résidence, subvention : les points de tension
Au cœur des discussions, plusieurs préoccupations majeures. En premier lieu, la question sensible du montant de la caution de candidature, jugée trop élevée par une majorité de partis. Le CPC plaide pour une révision à la baisse, assortie de mesures incitatives en faveur des candidatures féminines. Une approche censée favoriser une meilleure représentativité des femmes dans les instances locales.
Autre point chaud : la délivrance des certificats de résidence, document indispensable pour valider une candidature. De nombreux candidats se heurtent actuellement à des obstacles administratifs et financiers. En ligne de mire, les maires des 117 communes du pays, accusés d’appliquer de manière erronée les textes en vigueur et de réclamer des montants jugés excessifs. Le CPC demande l’intervention urgente du ministre de l’Administration territoriale pour recadrer les édiles et assurer une application uniforme et juste des procédures.
Dans le même esprit, les membres du Cadre appellent à une hausse de la subvention publique accordée aux partis engagés dans le processus électoral, estimant que les moyens actuels ne permettent pas une compétition équitable entre les différentes forces politiques, en particulier les plus modestes.
Municipales 2025 : de la CENI et de la date du scrutin
Plusieurs voix au sein du CPC ont également formulé le souhait d’un léger report de la date des élections municipales 2025, le temps, disent-elles, de permettre à chaque formation politique de mieux se préparer. Une demande qui ne fait toutefois pas consensus, certains partis estimant que le calendrier électoral ne saurait être sans cesse ajusté.
Sur un autre registre, le CPC a interpellé l’Assemblée nationale sur la nécessité de recomposer la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Les membres actuels, bien que leur mandat soit arrivé à terme, poursuivent leurs fonctions faute de renouvellement. Une situation que le Cadre juge « problématique » pour la crédibilité du processus électoral et qui appelle, selon lui, à une recomposition urgente, dans le respect des équilibres politiques.
Enfin, le CPC a conclu ses travaux en demandant que les recommandations formulées en 2024 soient formellement compilées dans un document officiel, à titre de référence pour les générations futures. Une manière, selon ses membres, de préserver la mémoire institutionnelle et de renforcer la culture du dialogue politique au Togo.
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