La mort du Pape François ouvre une période de transition codifiée au sein de l’Église catholique. À sa tête provisoire, le cardinal camerlingue, figure discrète mais centrale du Vatican. Le cardinal irlandais Kevin Farrell, nommé à ce poste en 2019, assume désormais les rênes d’un Vatican orphelin.
La mort du pape François, survenu dans un climat de recueillement mondial, ouvre une période de « sede vacante », durant laquelle le trône de Saint-Pierre demeure vacant. Durant cette phase charnière, l’Église ne reste toutefois pas sans tête. C’est au cardinal Kevin Farrell, camerlingue de la Sainte Église romaine, qu’échoit la mission de gérer les affaires courantes, dans le strict cadre fixé par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis.
Ancien évêque auxiliaire de Washington et actuel préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, Farrell, 76 ans, n’a ni la stature médiatique d’un pape, ni les pleins pouvoirs de gouvernement. Il n’en est pas moins, pour les prochaines semaines, l’homme clé d’un Vatican endeuillé, chargé de veiller à la continuité institutionnelle jusqu’à l’élection du prochain successeur de Pierre.
Des pouvoirs limités après la mort du Pape François
Le titre de camerlingue, dérivé de l’italien camera (chambre), renvoie historiquement à l’administrateur des biens pontificaux. En période de vacance, il devient le gardien du temple, sans en être l’officiant suprême. Son rôle est strictement administratif : il ne peut ni nommer de cardinaux, ni promulguer de décrets ayant un effet au-delà de cette période transitoire.
Sa première mission : constater officiellement la mort du Pape François. Autrefois, cette étape s’accompagnait d’un rituel étonnant : le camerlingue frappait le front du défunt avec un petit marteau en argent pour s’assurer de sa mort. Ce geste, tombé en désuétude, témoigne de la solennité et de l’ancienneté des traditions qui encadrent la succession papale.
Le cardinal Kevin Farrell a dès lors pris possession symbolique des résidences pontificales, dont le Palais apostolique, le Latran et Castel Gandolfo. Il préside les congrégations générales de cardinaux, instances chargées de préparer le conclave, en fixant notamment la date des funérailles (entre le 4e et le 6e jour suivant la mort) et celle du conclave (entre le 15e et le 20e jour).
Une cérémonie funéraire épurée, à l’image de François
Le pape François, fidèle à sa vision d’une Église modeste et proche des pauvres, a souhaité que ses obsèques soient marquées par la sobriété. Finis les trois cercueils successifs et la cérémonie de fermeture. Le corps du défunt ne sera pas exposé, conformément à ses volontés. Une seule messe, célébrée en la basilique Saint-Pierre, est prévue, sauf testament contraire.
Autre décision inhabituelle : François a exprimé le vœu d’être inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure, un sanctuaire marial romain qu’il affectionnait tout particulièrement, rompant ainsi avec la tradition d’un enterrement dans les grottes vaticanes, près de ses prédécesseurs.
Dans les jours à venir, les regards se tourneront vers la chapelle Sixtine, théâtre du prochain conclave. D’ici là, le cardinal Kevin Farrell veillera, avec discrétion mais fermeté, à ce que les rouages du Saint-Siège continuent de tourner. Il ne sera ni le visage charismatique de l’Église, ni son guide spirituel, mais il en incarnera la stabilité temporelle.
À mesure que l’Église se prépare à tourner la page François, le monde observe, entre traditions séculaires et réformes récentes, la complexité d’une succession qui mêle rites, foi et géopolitique.
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