La question de la réintégration du Burkina Faso, du Mali et du Niger au sein de la CEDEAO suscite de vives préoccupations au sein du Parlement communautaire, présidé par Hadja Memounatou Ibrahima. Ce sujet brûlant a dominé les débats lors d’un séminaire organisé à Lomé mercredi et jeudi derniers, en marge des travaux de la 3e session extraordinaire de l’institution régionale.
Malgré les diverses initiatives prises par les dirigeants de la CEDEAO pour tenter de ramener ces trois États dans le giron de l’organisation, le Burkina Faso, le Mali et le Niger semblent fermement décidés à ne pas revenir. Depuis leur retrait en janvier 2024, après la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), ces trois pays n’ont pas donné suite aux nombreux appels à la réconciliation émanant des dirigeants ouest-africains.
La Présidente du Parlement de la CEDEAO, Hadja Memounatou Ibrahima, s’est exprimée sur la question lors du séminaire de Lomé. Elle a souligné que, malgré les nombreuses tentatives de contact et de médiation de la part des chefs d’État, du Conseil des ministres de la CEDEAO et d’autres organes régionaux, les trois pays concernés n’ont pas répondu aux sollicitations.
« Nous avons pris beaucoup d’initiatives à différents niveaux. Nous avons écrit aux trois pays mais ils n’ont pas répondu », a-t-elle déploré.
Des Inquiétudes Croissantes au Sein du Parlement
La réticence de ces pays à réintégrer l’organisation préoccupe de plus en plus les parlementaires de la CEDEAO. Lors des débats, le député sierra-léonais Shiaka Musa Sama a exprimé ses inquiétudes concernant l’impact de cette situation non seulement pour les relations interrégionales mais aussi pour les populations des pays concernés.
Selon lui, l’absence continue de ces États risque d’isoler leurs citoyens des initiatives de développement et des opportunités offertes par l’intégration sous-régionale.
M. Sama a également appelé à redoubler d’efforts pour renouer le dialogue avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Il a souligné la nécessité pour les dirigeants de la CEDEAO de persévérer dans leur engagement à rétablir la cohésion régionale, tout en explorant de nouvelles voies diplomatiques pour amener les trois pays à réviser leur position.
Memounatou Ibrahima croit en la réconciliation
En réponse à ces inquiétudes, Hadja Memounatou Ibrahima a réitéré l’engagement de la CEDEAO à œuvrer pour la réconciliation.
« Nous continuerons à leur tendre la main pour favoriser leur retour », a-t-elle déclaré, tout en soulignant que l’intégration régionale reste un pilier fondamental pour assurer la paix, la stabilité et le développement durable en Afrique de l’Ouest.
Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO en janvier 2024 avait provoqué une onde de choc au sein de la communauté ouest-africaine. Leur décision de former l’Alliance des États du Sahel (AES) a été perçue comme un défi à l’unité régionale.
Cette situation a également ouvert des interrogations sur l’avenir de l’intégration régionale, alors que ces pays sont confrontés à des défis sécuritaires et politiques majeurs, notamment en matière de lutte contre le terrorisme.
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