Le Réseau des Femmes ITF-Togo a interpellé vendredi les autorités nationales à ratifier la Convention 190 pour l’élimination de la violence et le harcèlement en milieu de travail au Togo. C’était au cours de la commémoration de la journée internationale pour l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes. Pour le Réseau, la ratification de la C190 va permettre de changer les mentalités et de promouvoir la non-discrimination.
Selon le Réseau des Femmes IFT-Togo, le statistique sur le plan national révèle que près de trois femmes sur dix (29 %) ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Cette proportion est plus élevée parmi les femmes en rupture d’union (41 %). Environ une femme sur dix (11 %) a subi des violences sexuelles à n’importe quel moment.
En réaction, les partenaires sociaux que sont les Centrales syndicales en collaboration avec la société civile ont organisé des séances de renforcement des capacités de leurs base, à mieux appréhender les termes de cette convention 190 afin d’amener le gouvernement à sa ratification.
« La C190 adoptée en juin 2019 sur la violence et le harcèlement protège tous les travailleurs et travailleuses quel que soit leur statut. Elle donne aux syndicats l’élan nécessaire pour combattre ce fléau dans le monde du travail. Elle permet de changer de mentalités, de promouvoir la non-discrimination et l’égalité au travers des campagnes et les négociations collectives », soutient le Réseau.
Le Réseau des Femmes pour une loi inclusive
En 2020, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, rappelait l’engagement du Togo sur la question et avait déclaré: “La violence faite aux femmes questionne, au-delà du genre, notre humanité même. Elle doit être combattue sous toutes ses formes et éradiquée de nos sociétés”. Dans un autre message il a renouvelé l’engagement à faire de l’élimination des violences basées sur le genre, une priorité.
Cette année, 05 lois utilitaristes pour renforcer les droits de la femme au Togo ont été votées. Une en faveur des enfants en milieu scolaire et d’apprentissage pour y éradiquer la violence et le harcèlement et quatre autres pour la promotion de la femme en renforçant ses droits et en promouvant l’équité genre.
Cependant, selon le Réseau des Femmes, ces lois prennent en compte seulement certains secteurs et catégories de la population et ne sont pas inclusives.
« C’est la raison pour laquelle nous exhortons l’Assemblée nationale à ratifier la convention 190 de l’OIT plus inclusive et plus protectrice pour un monde de travail sans violence et sans harcèlement au Togo », a plaidé Manavi Anika, présidente du Réseau des Femmes ITF-Togo.
Mme Anika demande au Premier ministre, à la Présidente de l’assemblée nationale et au Ministre en charge de la fonction publique de faire diligence pour que cette ratification soit faite avant le 10 décembre prochain.