L’Université de Lomé est encore confrontée à une affaire de précomptes effectués sur les salaires de certains enseignants-chercheurs. Ces derniers se préparent à se faire entendre bruyamment et exiger ainsi le remboursement. Mais les autorités universitaires soutiennent que les choses ont été faites selon les règles. Là-bas, on indique qu’il n’y a pas de salaire pour celui n’a pas travaillé.
Ils ont donné de la voix il y a quelques semaines à l’Université de Lomé décrétant une grève de 6 jours. En effet début juin, un groupe d’enseignants-chercheurs a formulé des revendications qui se résument en onze (11) points essentiels.
Ils réclamaient la prise en compte des augmentations obtenues en 2011 dans le calcul des pensions des retraités, le remboursement des cotisations faites par les contractuels intégrés dans la fonction publique, l’intégration systématique dans la fonction publique des enseignants inscrits sur une liste d’aptitude du CAMES, l’élection des doyens de facultés par tous les enseignants, la fin de l’ingérence de la gendarmerie dans les affaires universitaires, l’augmentation des moyens pour leurs recherches, notamment.
A leur suite, les syndicats ont également lancé une grève illimitée. Mais suite à des négociations avec le gouvernement et la présidence de l’Université, la situation a été décantée. Et les augmentations des primes et salaires réclamées sont effectives avec les virements de salaire de juillet 2018. Un rappel des primes et salaires des mois de janvier et février 2018 a été également fait.
Mais seulement voilà que fin juillet, certains enseignants chercheurs ont constaté que des précomptes ont été effectués sur leurs salaires correspondant à 5 jours de grève. Une situation qui passe mal auprès de ces enseignants qui annoncent une prochaine assemblée générale pour décider des actions à entreprendre pour amener les autorités universitaires revenir sur sa décision. Certains évoquent même la possibilité de bloquer les copies des étudiants. Ils ont d’ailleurs écrit au Premier Ministre, Sélom Klassou.
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L’affaire est déjà sur la table sur le président de l’Université, Prof Dodzi Kokoroko qui a également reçu une lettre du Collectif des enseignants-chercheurs. Ce dernier, dans une réponse adressé aux responsables des syndicats des enseignants estime que les choses ont été faites dans les normes et que le régime des précomptes est régi par les textes de la République.
Dans une réponse adressée aux Secrétaires Généraux du SEST et du SNES, Prof Kokoroko a invité ses collègues enseignants-chercheurs « à la modération devant le recours au droit de grève au risque de consacrer un service public universitaire à éclipses ».
Le Président de l’UL rappelle aux syndicats qu’un enseignant de l’Université n’a pas que ses jours de cours et ses jours de repos mais a également obligation d’encadrer les étudiants ; ce qui exige de lui une présence journalière qui est tout de même allégée au nom de la franchises et de l’indépendance des professeurs des universités.
Les autorités universitaires soutiennent qu’il est paradoxale que dans une société qui se voudrait légaliste et démocratique, des travailleurs soutiennent avoir droit à la grève et refusent d’être précomptés.