S’il existe de nos jours un redoutable fléau qui gangrène certains pays surtout africains, met à mal leur économie et traumatise dangereusement leurs populations, c’est bien le terrorisme et l’extrémisme violent.
Si certains intellectuels africains, pour la plupart, tentent de se référer à l’histoire, aux encyclopédies et aux dictionnaires pour donner une définition littérale et littéraire au fléau, d’autres africains, mieux éclairés, entrevoient autrement les choses. Au sein de cette classe figure le Togolais Kossi ABOKA, Maire de la Commune de Golfe 5-Lomé, qui ne rate aucune occasion de se prononcer sur le sujet.
En effet, le samedi 25 novembre 2023, Lomé la capitale togolaise a accueilli un colloque international sur la lutte anti-terrorisme au Sahel et dans le Golfe de Guinée. Organisée par l’Institut d’Etudes stratégiques (IES) de l’Université de Lomé, cette rencontre a eu pour objectif de faire un bilan global de la lutte contre le terrorisme durant les trois dernières années en vue de dégager des propositions concrètes de politiques publiques pour les états concernés.
Ce colloque a rassemblé des participants du Bénin, du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigéria, du Burkina Faso et du Togo. Trois panels y ont été programmés. D’abord les facteurs de diffusion du terrorisme du Sahel vers les pays côtiers : partage de bonnes pratiques sous régionales de lutte contre le terrorisme. Ensuite la lutte contre l’extrémisme violent et les droits de l’homme dans l’espace ouest-africain. Enfin, la CEDEAO et la sécurisation de l’espace communautaire : tensions, stratégies et perspectives.
Le Maire de la Commune de Golfe 5, Kossi Agbenyega ABOKA, qui a activement pris part aux travaux aux côtés de ses pairs du Grand Lomé et du Grand Nord a trouvé l’occasion de donner encore ce qu’il appelle la vraie définition du mot « terrorisme » dans le contexte africain : « Comme vous ne voulez pas qu’on pille vos ressources, nous allons vous attaquer, vous déstabiliser, et vous serez obligés de brader vos ressources pour vous défendre et assurer votre sécurité ».
Pour l’Autorité municipale, seules l’unité des Africains et des activités de communication des dirigeants et leaders africains peuvent être une panacée contre ce fléau. L’unité, selon lui, pour prendre des décisions patriotiques et salutaires qui seront soutenues par des activités de communication en vue d’avoir l’adhésion populaire. Il importe de savoir que la dignité des peuples africains n’est pas négociable, au regard des droits humains.
Le Terrorisme dans le contexte africain
Dans son développement, il soutient que les occidentaux ont tout mis en œuvre pour créer des conditions de précarité dans plusieurs localités de certains pays, une situation qui met souvent les gouvernants dos au mur face à la grogne populaire, source de révolte et d’adhésion des populations surtout jeunes aux groupes et mouvements terroristes. « Comment comprendre que le Mali a pu payer la majeure partie de ses dettes justement au moment où le pays est sous sanction ? ».
« Comment comprendre que le Niger dont le sous-sol regorge de l’uranium peut-il manquer d’électricité même dans les localités où cet uranium est exploité ? ». « Pourquoi ne pas adopter une politique gagnant-gagnant entre le Sud et le Nord pour que le droit de l’homme tant chanté soit respecté ? », s’est-il interrogé avant de mettre le clou, « ils ont créé toutes les conditions de la précarité dans les pays, afin qu’on soit des éternels quémandeurs ».
Il informe par ailleurs qu’il existe une pratique appelée « do the job, i will pay you », ce qui signifie littéralement « fais le travail, je vais te payer », qui consiste pour les occidentaux à surfer sur la cupidité de certains intellectuels africains pour leur confier les basses besognes de lavage de cerveau à des compatriotes et de l’apologie des pratiques néocoloniales. Un crime contre l’Humanité et contre l’Afrique en particulier que devront payer sans doute leurs descendants.
« Les dirigeants éclairés font assez d’efforts, il faut les soutenir ; nos armées se sacrificient pour l’intérêt des nations, il nous faut les féliciter et les encourager », recommande-t-il.
Et de chuter : « si c’est vrai, selon leurs dires et écrits que l’Afrique est le berceau de l’humanité, tant que le continent n’a pas la paix, le monde n’aura jamais la paix ; puisque, selon un dicton, l’enfant qui empêche sa mère de dormir n’a pas non plus droit au sommeil ».