En Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara sort déjà de prison. Jugé et condamné en août 2024 à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, Dadis Camara vient d’être gracié par son frère d’arme, le Général Mamadi Doumbouya, président de la transition.
La décision du Général Doumbouya est contenue dans un décret lu à la télévision nationale par le ministre secrétaire général de la présidence. Le document explique la grâce présidentielle accordée au capitaine Moussa Dadis Camara par des soucis de santé.
« Sur proposition du garde des sceaux, ministre de la justice, une grâce présidentielle est accordée à M. Moussa Dadis Camara pour raison de santé », annonce le décret lu vendredi soir à la télévision nationale par le général Amara Camara, porte-parole de la présidence.
Dadis Camara coupable du massacre du 28 septembre
Ancien président de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara été jugé et condamné, en août 2024, à vingt ans de réclusion criminelle par le tribunal criminel de Dixinn pour crimes contre l’humanité. Il a été déclaré coupable dans le massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. Il a été condamné au même titre que plusieurs de ses anciens collaborateurs.
Les massacres du 28 septembre 2009 font suite à une manifestation de partisans de l’opposition guinéenne au stade du 28 septembre de Conakry, organisée le 28 septembre 2009 contre les projets du chef de la junte militaire au pouvoir de se présenter à l’élection présidentielle. Cette manifestation a été réprimée dans le sang par l’armée.
A la suite des actions de l’armée, qui a ouvert le feu sur une foule de 50 000 personnes, selon les observateurs internationaux, au moins 150 personnes sont tuées par des militaires, 1 400 blessées et des centaines violées. Selon les autorités, 57 personnes ont été tuées, la plupart piétinées par la foule. Cependant, le nombre exact de victimes est inconnu.
Une prise en charge des victimes
La grâce présidentielle du Général Doumbouya accordée à Moussa Dadis Camara intervient au lendemain de l’annonce de la prise en charge par l’Etat guinéen de l’indemnisation des victimes du 28 septembre 2009.
Dans une série de décrets lus mercredi à la télévision nationale, le président de la transition en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, a annoncé la prise en charge des frais d’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009.
Cette décision entre dans le cadre de l’application des réparations ordonnées par le juge pour les victimes, allant de 200 millions de francs guinéens (plus de 20 000 euros) à 1,5 milliard de francs guinéens (plus de 160 000 euros), selon les cas.
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