Les appels en faveur du maintien au pouvoir du général Mamadi Doumbouya se font de plus en plus insistants en Guinée. Lors d’un rassemblement organisé à Kankan, le 1er février 2025, plusieurs figures du gouvernement ont ouvertement plaidé pour une candidature du président de la transition. Pourtant, les militaires s’étaient initialement engagés à ne pas briguer le pouvoir après la transition.
Kankan, fief traditionnel du général Doumbouya, a été le théâtre d’une « marche pour l’unité et la paix », rassemblant plusieurs milliers de partisans. Officiellement, cette mobilisation visait à témoigner du soutien populaire au chef de la transition et à l’action du gouvernement.
Une mobilisation massive en faveur de Mamadi Doumbouya
Aux côtés des manifestants, plusieurs ministres de premier plan, parmi lesquels Fana Soumah (Communication), Moussa Moïse Sylla (Culture), Mory Condé (Urbanisme) et Morissanda Kouyaté (Affaires étrangères), ont affiché leur soutien en arborant des vêtements à l’effigie du général Doumbouya.
Mais le moment fort de cette journée a été l’intervention du général Amara Camara, secrétaire général et porte-parole de la présidence. Face à la foule, il a déclaré :
« La candidature du président Mamadi Doumbouya est la seule alternative pour unir les Guinéens et poursuivre le développement du pays. Si tel est votre souhait, vous êtes les seuls à en décider, et il vous écoutera. »
Une pression politique qui interroge
Cette déclaration, largement relayée sur les réseaux sociaux et dans les médias guinéens, alimente les spéculations sur une possible candidature du chef de la transition. Pourtant, la charte de transition, rédigée sous l’autorité du général Doumbouya après le coup d’État du 5 septembre 2021, interdit au président de la transition et aux membres de son gouvernement de se présenter aux prochaines élections.
Jusqu’ici, la junte s’était engagée à restaurer un régime civil après une période de transition, sans toutefois fixer de date précise pour l’adoption d’une nouvelle Constitution ni pour la tenue d’élections générales.
Ces récentes mobilisations en faveur d’un maintien de Mamadi Doumbouya au pouvoir remettent en question le calendrier politique et accentuent les doutes sur la sincérité du processus de transition.
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