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Togo/Gouvernement : la nomination qui fâche à l’ADDI

Didier ASSOGBA
3 Min Read

À Lomé, la composition du nouveau gouvernement suscite des remous dans la classe politique. La nomination, le 8 octobre, de Moni Martine Sankaredja, militante du parti Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), au poste de ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, a provoqué la colère de sa formation politique, qui dénonce un acte unilatéral du pouvoir.

Dans un communiqué publié le lendemain, l’ADDI a tenu à clarifier sa position : « Le parti n’a été ni de près ni de loin associé à cette nomination », peut-on lire dans la note signée par le professeur Aimé Gogué, président du parti.

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Le parti affirme n’avoir été approché par aucun représentant du gouvernement avant cette désignation, précisant qu’aucun militant n’a reçu mandat pour intégrer l’équipe gouvernementale. En conséquence, le bureau national annonce que les dispositions statutaires prévues en cas de violation de la ligne du parti seront appliquées à l’encontre de Mme Sankaredja.

Un scénario déjà vu

Cette situation rappelle un précédent. En 2024, un épisode similaire avait opposé le parti Alliance nationale pour le changement (ANC) au gouvernement, après la nomination surprise de Joseph Koamy Gomado, alors maire et figure influente du parti orange, à un poste de ministre de l’aménagement du territoire et du développement des territoires. À l’époque, l’ANC avait dénoncé un « débauchage politique », avant d’exclure purement et simplement le concerné de ses rangs.

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Pour plusieurs observateurs, la manœuvre s’inscrit dans une stratégie classique de cooptation politique, régulièrement employée au Togo pour affaiblir les partis d’opposition et brouiller les lignes partisanes.

Gouvernement ou fidélité partisane ?

Du côté du pouvoir, la présence de profils issus de partis extérieurs à la majorité est souvent présentée comme un signe d’ouverture et d’inclusivité. Mais pour l’opposition, ces initiatives participent d’une politique de division.

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« Dans le contexte actuel de crise que traverse notre pays, le régime en place devrait s’atteler à répondre aux véritables préoccupations du peuple togolais, plutôt que de chercher à opposer les militants des partis », a encore martelé l’ADDI dans son communiqué.

Si Mme Sankaredja n’a pas encore réagi publiquement, sa nomination place une nouvelle fois la classe politique togolaise devant un dilemme familier : entre fidélité partisane et engagement pour le service public, la frontière reste souvent floue.

Ce nouvel épisode met en lumière les fragilités de la scène politique togolaise, où les passerelles entre opposition et majorité, loin de renforcer la cohésion nationale, entretiennent la méfiance et les divisions.

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