L’Association togolaise des consommateurs (ATC) et la Ligue des consommateurs du Togo (LCT) ne sont pas pour l’augmentation des prix du gaz butane au Togo. En conférence de presse lundi à Lomé, les deux entités ont appelé le gouvernement à revoir sa décision de ne plus subventionner ce produit de première nécessité, afin d’éviter d’autres dégâts.
« Nous avons lu à travers les réseaux sociaux que le ministre en charge du Commerce a autorisé la société SANOL SA à procéder à l’augmentation des prix du gaz pour le consommateur. D’habitude, c’est un arrêté interministériel qui fixe le prix du kilogramme de gaz. Malheureusement ça a été une décision prise sur la base d’un échange de correspondances entre le ministre en charge du Commerce et une société distributrice. D’abord nous dénonçons le fait que ça n’a pas respecté la procédure normale », a exprimé Dr Emmanuel Sogadji, le Président de la LCT.
Ces hausses sont intervenues sans aucune annonce ou communication officielle. De plus, les prix diffèrent d’un distributeur à l’autre, selon les deux organisations de consommateurs. De 3120 F et 6500 F respectivement pour les bouteilles de 6 kg et 12,5 kg auparavant, SANOL SA les vend depuis vendredi à 5370 F et 11 190 F, pendant que Zener qui commercialise les marques Sodigaz et Enora les livre à 5400 F et 11 300 F.
« L’on ne connaît pas les vraies motivations, si ce ne sont juste les indiscrétions de sources informelles qui avancent le prétexte d’arrêt des subventions de l’Etat au secteur. Nous ne connaissons pas les mobiles », a fait savoir Benetti Gagalo, Vice-président de l’ATC.
Les consommateurs craignent des conséquences
Les deux associations consuméristes craignent, face à cette décision du gouvernement, des conséquences environnementales et également une pénurie à l’intérieur du pays. Pour elles, le Togo traverse une période de vie chère, et il est regrettable de constater que le gouvernement cautionne la révision à la hausse d’un produit de grande consommation comme le gaz.
« Cette révision à la hausse foule au pied tous les engagements pris par notre pays en matière de la protection de l’environnement devant les institutions internationales et aux différentes Conférences des Parties sur le climat (COP). Le gouvernement, par rapport à ses nombreux engagements, notamment ceux pris lors de la vingt-sixièmes conférence des parties sur le climat (COP-26), a un impératif de revoir à la baisse le prix du gaz butane à un taux raisonnable dans les meilleurs délais », rappellent l’ATC et la LCT.
Les deux organisations appellent ainsi les institutions internationales à requérir « le regard attentif des plus hautes autorités du Togo dans la prise de certaines décisions en lien avec la hausse des prix des biens de consommation afin d’éviter des conflits d’intérêts et prévenir toute crise sociale dans le pays dont la vie chère serait à l’origine ».
Le prix au Togo devient le plus élevé avec une tentative de libéralisation du secteur et de suppression de la subvention, en matière de comparaison des prix du kg de gaz butane au niveau de la sous-région.