La Fête du Travail ou Journée internationale des travailleurs a été observée de diverses manières mercredi au Togo. Cette année, il n’y a pas eu de cérémonie officielle de remise de cahiers de doléances au gouvernement. En lieu et place, les responsables des centrales syndicales ont organisé une réjouissance à laquelle ont pris part le patronat et Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique, également en charge du travail.
Le Togo vient à peine d’organiser des élections législatives et régionales. L’actualité politique n’a pas permis d’organiser la traditionnelle cérémonie officielle de présentation de cahiers de doléances aux autorités à l’occasion de la Fête du travail. Une activité organisée par les centrales syndicales a permis de sauver les meubles.
Fête du travail en 2 phases
En effet, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara a rejoint en fin de matinée du 1er mai les responsables des centrales syndicales et les organisations patronales au siège de la Confédération nationale des travailleurs du Togo (CNTT). Là-bas, les 3 acteurs ont eu des échanges à huis clos avant de se livrer aux médias.
Pour Gilbert Bawara, il est question d’innover avec une célébration de la Fête du travail en deux phases. Pour lui, il est question de permettre aux laborieux travailleurs togolais d’organiser des activités de réjouissance pour que dans les prochaines semaines des concertations puissent avoir lieu
« Nous n’allons pas nous livrer à des discours, nous avons voulu laisser les travailleurs togolais fêter convenablement et dans les jours ou semaines qui viennent, nous allons nous retrouver ensemble, le gouvernement avec les ministères concernés, les institutions concernées, les organisations syndicales des travailleurs, les organisations professionnelles des employeurs, pour voir comment nous allons continuer dans un esprit de dialogue et de concertation à aborder les grands défis et grands enjeux, notamment le déploiement et la mise en œuvre de l’Assurance maladie universelle (AMU), devenue effective depuis le 1er avril », a expliqué M. Bawara.
La question de l’AMU
Au sujet de l’assurance maladie universelle précisément, l’officiel estime qu’il est nécessaire de voir comment les choses se passent sur le terrain, de tirer des enseignements pour envisager des ajustements, des améliorations et des accélérations.
Le ministre a salué l’engagement et le dévouement des travailleurs togolais qui ont permis au Togo de continuer à préserver la paix et la stabilité sociale ainsi que les avancements économiques et sociaux qui s’en suivent.
« Voilà l’esprit dans lequel nous nous sommes retrouvés ce matin. Je suis vraiment très heureux, parce que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir des frères et des sœurs, qui chacun dans son domaine de responsabilité, avait le souci de l’intérêt général. Nous voulons saluer le travail que les partenaires sociaux effectuent et nous voulons aussi leur réitérer la disponibilité et l’engagement du gouvernement. Chaque fois que les circonstances le permettent, nous serons très attentifs au bien-être des travailleurs et des travailleuses et surtout au bonheur de l’ensemble de la population togolaise », a ajouté Gilbert Bawara.
Préoccupations des travailleurs
De son côté, Vissikou Sénouvo, porte-parole de la Coordination des centrales syndicales du Togo (CCST) a indiqué que plutôt qu’une innovation, l’activité du 1er mai 2024 est une adaptation à la circonstance.
« Nous avons un cahier de doléances que nous entendions présenter au gouvernement et au patronat. Mais nous n’avons pas la disponibilité du gouvernement, pour des raisons politiques du moment, et ça se comprend », a-t-il dit.
M. Sénouvo a relevé des préoccupations liées à l’assurance maladie universelle, à l’effectivité et libération du dialogue social, au pacte national de stabilité social. Sans oublier le cadre des activités syndicales, les inondations, les incendies des marchés, notamment…
Pacte social
Depuis un temps, le Togo ne connait plus de grèves des centrales syndicales, ni de mouvements d’humeur. Ceci grâce à un pacte social noué par le gouvernement et les différents partenaires sociaux. Laurent Tamegnon, président du Conseil national du patronat du Togo (CNP) salue le dialogue social entre les différents interlocuteurs qui permet d’avancer sans difficultés.
« Nous avons intérêt à préserver ce pacte social que nous avons mis en place et qui est aujourd’hui un grand atout pour le développement économique de notre pays », a-t-il dit.
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