Le 11 septembre dernier, Londres a accueilli la 6e édition du Forum des PDG & Leaders Mondiaux du café. Ce forum s’inscrit dans la lignée de la Déclaration de Londres de 2019, axée sur les questions de volatilité des prix, de durabilité à long terme et des niveaux de prix dans le secteur du café. Cette rencontre a mis en lumière les priorités stratégiques pour le café, tout en soulignant l’importance croissante du café africain sur la scène internationale.
Le forum est une plateforme de discussions de haut niveau réunissant des dirigeants d’entreprises privées, des membres de l’Organisation internationale du café (OIC), ainsi que des partenaires de développement. Tenus sous la présidence de Enselme Gouthon, président en exercice de l’OIC, les discussions ont notamment précédé la 138e session du Conseil international du café.
Un engagement fort pour l’Afrique
L’Italie, en tant que présidente du G7 en 2024, a profité de ce forum pour mettre en avant le Plan Mattei, une initiative stratégique visant à renforcer la chaîne de valeur du café en Afrique. Cette approche s’inscrit dans le cadre de l’Initiative G7 pour un fonds public-privé, destiné à assurer une chaîne de valeur mondiale du café durable et résiliente.
Ce projet met l’accent sur les pays africains producteurs de café, et notamment sur cinq pays pilotes : Éthiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie et Malawi. L’objectif est de promouvoir des partenariats avec le secteur privé et des institutions internationales comme l’ONUDI, la Banque mondiale et l’Union européenne, pour maximiser l’impact du secteur sur le continent.
L’accent est mis sur la résilience climatique, la durabilité et la croissance de la production locale, dans un contexte où le changement climatique menace déjà la production mondiale de café.
Le directeur général de la coopération au développement au ministère italien des affaires étrangères a souligné l’importance stratégique du secteur du café pour l’Italie. Pour lui, le secteur du café est un secteur vital, non seulement l’industrie italienne, mais aussi pour le développement durable dans les pays producteurs.
Enjeux et opportunités pour le café africain
Le Forum a mis en exergue les nombreuses opportunités pour le développement du secteur du café en Afrique. Avec environ 25 pays producteurs, l’Afrique dispose d’un potentiel inexploité considérable. Toutefois, le secteur fait face à des défis majeurs, notamment la fluctuation des prix mondiaux, le changement climatique et des infrastructures limitées. Malgré ces obstacles, le continent peut compter sur le soutien traditionnel de l’Italie et d’autres partenaires internationaux pour surmonter ces défis.
En effet, le Plan Mattei met en avant plusieurs priorités clés pour le développement du secteur du café en Afrique. Il s’agit notamment d’améliorer la production de café de manière durable ; de favoriser la résilience climatique des cultures ; de mobiliser des fonds pour soutenir une production de café résiliente ; d’accroître la valeur ajoutée économique et sociale le long de la chaîne de valeur ; et de développer la consommation locale et promouvoir la culture du café localement.
Le forum s’est articulé autour de quatre panels principaux, offrant une vue d’ensemble des défis et opportunités du secteur. Les discussions ont couvert des sujets essentiels tels que : le financement de la durabilité et la résilience du secteur du café ; Combler l’écart de revenu vital dans les régions productrices ; la promotion d’une économie circulaire dans le secteur du café ; l’évolution du cadre réglementaire et ses effets sur la filière.
Ces panels ont permis d’identifier des solutions pour améliorer l’accès au financement, encourager une production durable et soutenir les agriculteurs face aux défis socio-économiques.
Enselme Gouthon a notamment affirmé que le Togo, avec son Plan de développement des filières café et cacao (PDCC), est bien positionné pour capter les opportunités offertes par ces initiatives internationales.
Partenariats pour un café Robusta durable
Toujours en marge de la la 138e session du Conseil international du café, Enselme Gouthon, également président de l’ACRAM (Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar), a signé un protocole d’accord avec Mme Vanúsia Nogueira, directrice exécutive de l’OIC. Cet accord, prévu pour une durée de cinq ans, vise à renforcer la coopération entre les deux organisations sur des questions clés telles que la recherche et le développement, le renforcement des capacités, ainsi que la durabilité de la production et du négoce du café Robusta.
Cette collaboration vise également à promouvoir la consommation locale de café et à encourager les pays africains à ratifier l’Accord international de 2022 sur le café.
Le café africain, avec son potentiel de croissance, se place désormais au cœur des stratégies mondiales pour un avenir plus juste et plus durable.
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