Le 3e rapport de l’enquête sur la transition des jeunes diplômés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP) vers la vie active a été présenté jeudi par l’équipe technique nationale lors d’une séance de restitution et de validation. Cet événement a été présidé par Isaac Tchiakpe, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage. Les résultats de l’enquête révèlent un problème alarmant de sous-emploi qui affecte une grande majorité des diplômés.
Un sous-emploi généralisé chez les diplômés
L’enquête, portant sur les diplômés de l’année scolaire 2018-2019, avait pour objectif d’évaluer leur taux d’insertion professionnelle, d’identifier les secteurs d’activités visés et de cerner les besoins en formation continue. Réalisée selon des normes scientifiques et des standards internationaux, elle tient compte des spécificités du marché de l’emploi au Togo.
Les conclusions sont préoccupantes. Le rapport indique que plus de 80% des diplômés de l’enseignement supérieur sont en situation de sous-emploi invisible, tandis que plus de 50% des diplômés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle rencontrent le même problème.
« Les agents de collecte de données ont interrogé 1 477 diplômés de l’année 2018-2019 sur un échantillon prévu de 2 270, soit un taux de réalisation de 65%. Les résultats révèlent des taux d’insertion professionnelle élevés : 96% pour les diplômés de l’enseignement supérieur et 97% pour ceux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Cependant, un sérieux problème de sous-emploi persiste. Plus de 8 diplômés sur 10 dans l’enseignement supérieur et plus de 5 diplômés sur 10 dans l’enseignement technique sont en situation de sous-emploi invisible, avec des disparités notables selon les diplômes et les domaines d’études », a expliqué le Professeur Séna Yawo Akakpo-Numado, secrétaire technique permanent du plan sectoriel de l’éducation.
Réaction des autorités de l’enseignement technique
Isaac Tchiakpe a salué le travail des acteurs impliqués dans cette enquête, soulignant son importance pour les diplômés, car elle permet de recueillir leurs expériences et de mieux comprendre leurs attentes. Ces données sont essentielles pour orienter les décisions en matière de politiques d’insertion professionnelle. Le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a également noté les avancées méthodologiques de cette 3e édition, telles que l’inclusion des établissements privés et l’introduction de nouveaux indicateurs.
« Après les enquêtes de 2014 et 2019, cette 3e édition marque des avancées significatives, notamment par la prise en compte des établissements privés de l’enseignement supérieur et par l’élaboration de nouveaux indicateurs. Notre système doit former des professionnels compétents prêts à relever les défis du monde du travail. Cependant, notre mission ne se limite pas à délivrer des diplômes. Il est primordial pour nous de suivre le parcours de ces diplômés, de comprendre leurs réussites, mais aussi leurs difficultés, afin d’ajuster en permanence les programmes de formation aux réalités du marché de l’emploi », a déclaré M Tchiakpe.
Le gouvernement togolais cherche à offrir une éducation accessible à un maximum de citoyens, alignée sur les besoins du marché de l’emploi. L’objectif est d’atteindre d’ici 2025 un taux d’insertion de 80% pour les jeunes diplômés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, afin de mieux répondre aux exigences du marché du travail.
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