Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) accueille depuis le 12 février dernier une délégation d’experts de l’Office rwandais de la gouvernance. Le but est de partager les expériences du Rwanda avec le Togo en matière de réconciliation et des réformes. Une conférence de presse donnée jeudi à Lomé a permis de démarrer les échanges avec les institutions de la republique et les départements ministériels.
L’opération des réformes constitutionnelles et institutionnelles occupe une place non négligeable dans la mission du HCRRUN. C’est donc dans l’optique de conduire à bon port le processus des réformes que l’ex magistrate Awa Nana-Daboya a sollicité l’expérience du Rwanda.
« Dans sa quête permanente d’une nouvelle architecture politique, institutionnelle et constitutionnelle plus inclusive et harmonieuse, susceptible de renforcer le vivre ensemble, notre pays a opté pour une démarche ouverte. Celle-ci prend en compte nos réalités nationales et notre capacité à sécréter des solutions endogènes, mais également les enseignements tirés par des peuples amis dans leur marche vers la modernité et le progrès partagé », a déclaré Awa Nana.
Une série de rencontres avec les différents acteurs et parties impliqués dans le processus est prévue en vue de les amener à s’approprier les mécanismes et démarches préliminaires.
Les travaux vont durer sept jours et l’optimisme prévaut dans tous les camps. « Nous croyons beaucoup en la solidarité africaine », a optimisé le professeur Anastase Shyaka de l’office rwandais de la gouvernance.
La délégation du Rwanda a formulé des recommandations essentielles formulées au HCRRUN dont celle concernant la constitution d’une véritable armée nationale sans distinction d’ethnie.
« Le Rwanda est y arrivé grâce au changement de mentalité de la population vis-à-vis de l’armé, celle-ci a joué un rôle fort et a su gagner la confiance de la population », a dit Prof. Anastase Shyaka, chef de la délégation.
La CVJR ayant diagnostiqué le mal togolais avait recommandé dans son rapport que : « Le recrutement de nouveaux militaires devrait se faire avec la plus grande transparence, dans toutes les cinq régions du pays, sur des critères bien définis, sans privilégier telle ou telle ethnie ».