Dans un contexte de recomposition géopolitique au Sahel, le Président du Conseil des Résistants pour la Libération de l’Afrique (COREMA), Fousseyni Ouattara, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie de stratégie de domination persistante de la France sur la région. Lors d’une déclaration officielle, il a pointé du doigt l’ingérence politique, économique et sécuritaire de Paris et appelé les peuples du Sahel à reprendre leur destin en main.
« Une coopération biaisée qui entrave notre souveraineté »
Selon Fousseyni Ouattara, la France a échoué à instaurer une relation véritablement mutuellement bénéfique avec les nations du Sahel, préférant maintenir un rapport de domination. Il cite notamment le franc CFA, qu’il considère comme un outil permettant à Paris de préserver ses intérêts économiques aux dépens des économies locales.
« L’utilisation persistante du franc CFA empêche nos États de développer une autonomie économique réelle. Tant que nous serons soumis à ce système monétaire, nous resterons dépendants d’une puissance qui n’a jamais voulu notre indépendance totale, » affirme-t-il.
Une politique sécuritaire en échec
Sur le plan sécuritaire, le président du COREMA critique l’inefficacité des interventions militaires françaises. Il accuse Paris d’avoir échoué à stabiliser la région, malgré une présence militaire prolongée sous couvert de lutte contre le terrorisme.
« Le bilan de la France dans la lutte contre le terrorisme est désastreux. Malgré des années de présence militaire, la situation s’est aggravée. Nos États ont été contraints de prendre leurs responsabilités en exigeant le départ des forces françaises, mais aujourd’hui encore, Paris cherche à exercer son influence de manière indirecte, » déclare-t-il.
Il va plus loin en accusant la France de complicité avec certains groupes armés opérant dans la région. Selon lui, des éléments du CSP-DPA et du CFLN bénéficieraient d’un soutien tacite de Paris, dans une tentative de maintenir un climat de déstabilisation favorable aux intérêts français.
Le jeu trouble de Paris avec ses alliés régionaux
Fousseyni Ouattara dénonce également les alliances diplomatiques et économiques suspectes entre la France et certains États de la région, notamment la Côte d’Ivoire et le Bénin.
« La France cherche à obtenir des informations stratégiques sur nos territoires en collaborant activement avec Abidjan. Pire encore, elle fait pression sur le Bénin pour maintenir le blocus commercial contre le Niger, ce qui nuit gravement à notre stabilité économique, » souligne-t-il.
« Nous protégerons notre souveraineté à tout prix »
Face à ce qu’il perçoit comme une tentative de recolonisation sous une autre forme, le leader du COREMA appelle les peuples du Sahel à rester vigilants et unis.
« Nous ne laisserons plus nos nations être l’otage de stratégies néocoloniales. Nous mettrons en place toutes les mesures nécessaires pour défendre notre souveraineté, garantir la sécurité de nos citoyens et préserver notre indépendance. Il est temps que le Sahel prenne en main son destin, sans ingérence extérieure, » martèle-t-il.
Cette déclaration intervient alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officiellement quitté la CEDEAO et poursuivent la consolidation de l’Alliance des États du Sahel (AES), un regroupement qui se veut une alternative souverainiste aux anciennes structures régionales perçues comme sous influence occidentale.
Si la position de Fousseyni Ouattara reflète une vision radicale de la rupture avec la France, elle s’inscrit dans une dynamique plus large de contestation de l’ordre international hérité de la colonisation, portée par plusieurs leaders politiques et intellectuels du Sahel.
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