Lomé a accueilli, lundi 3 février, un colloque international en hommage à Gnassingbé Eyadéma, l’ancien président togolais disparu il y a vingt ans. Placé sous la présidence de Victoire Tomégah-Dogbé, Première ministre du Togo, l’événement a rassemblé des personnalités politiques et académiques du pays ainsi que de la sous-région. Objectif : revisiter l’héritage de celui qui a dirigé le Togo pendant plus de 38 ans, en mettant en avant son engagement pour la paix et la stabilité en Afrique.
Un héritage politique et diplomatique revisité
Le colloque s’est articulé autour de deux panels retraçant le parcours de Gnassingbé Eyadéma, du soldat devenu médiateur incontournable sur la scène régionale.
Le premier panel, “Gnassingbé Eyadéma et les enjeux de la paix en Afrique”, a mis en lumière ses actions pour l’unité nationale et la stabilité régionale. Prof. Kodjona Kadanga, président du comité d’organisation, a rappelé que la cohésion sociale figurait au cœur de son action politique.
« Il œuvra pour la cohésion sociale et le dialogue entre les communautés », a-t-il souligné.
Colloque international à la dimension de Gnassingbé Eyadéma
La présidente de la Haute Cour de Justice du Bénin, Prof. Dandi Gnamou, a, quant à elle, évoqué son rôle dans la création de la CEDEAO et ses nombreuses initiatives diplomatiques en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire ou encore au Mali.
« Gnassingbé Eyadéma a toujours mis l’accent sur l’intégration régionale comme levier pour la paix. Il s’est efforcé de surmonter les divisions héritées de la colonisation et a joué un rôle clé dans la résolution de conflits en Afrique de l’Ouest », a-t-elle déclaré.
Le second panel, intitulé “Gnassingbé Eyadéma : du soldat à l’homme politique”, a retracé le parcours du défunt président, né en 1935 à Pya, ayant servi dans l’armée française avant de revenir au Togo en 1962. Devenu président en 1967, il a occupé ce poste jusqu’à son décès le 5 février 2005.
Le Prof. Mamadou Bamba, de l’Université Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, a rappelé son engagement en tant que médiateur lors des crises régionales, notamment en Côte d’Ivoire en 2002.
« Pendant la crise ivoirienne, il a joué un rôle déterminant dans les négociations qui ont abouti aux accords de Lomé en 2003. Il a su apporter son aide à plusieurs pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Sénégal », a-t-il déclaré.
Un hommage à un acteur clé de la politique africaine
Ce colloque a permis de réévaluer l’héritage d’un homme d’État qui a marqué l’histoire du Togo et du continent. Si son pouvoir a souvent été critiqué, notamment pour sa longévité, nombreux sont ceux qui s’accordent à reconnaître son rôle central dans la médiation des conflits et la consolidation de la stabilité régionale.
Vingt ans après sa disparition, Gnassingbé Eyadéma demeure une figure incontournable de l’histoire politique togolaise et africaine, ayant contribué à façonner l’intégration régionale et à promouvoir la paix sur le continent.
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