En dépit des discours politiques qui font croire à un bien être avec l’avènement des régimes militaires, la réalité sur le terrain, dans les pays dirigés par les putschistes sont plutôt effroyables et monstrueusement saisissants. Au Niger, la junte suscite la colère au sein d’une armée divisée. Au Mali où le tableau n’est guère plus reluisant, les nouveaux maîtres, ajoutent à leurs frasques, des restrictions inadmissibles de libertés de nature à étouffer les partis politiques et les médias.
Des régimes militaires en difficultés
Au sein des forces armées plus que jamais divisées sur son action, la junte au pouvoir au Niger, ne fait plus l’unanimité. Et pour cause, son incapacité notoire à gérer aux mieux les affaires publiques, à assurer efficacement la sécurité et à mettre fin au pillage des richesses naturelles du pays ne cessent de susciter la colère des militaires. Comme on peut le redouter, ces divisions ne sont pas sans incidences fâcheuses qui entament la combativité de l’armée nigérienne qui, face à la menace des groupes islamistes, font preuve d’un déséquilibre désastreux. La dernière attaque de Tassia au cours de laquelle plus de 45 militaires nigériens sont tombés sur le champ d’’honneur, en est une illustration éloquente.
Le 25 juin 2024, une attaque contre des unités nigériennes, par plus de 200 terroristes serait soldée par un très lourd bilan. Plus de 47 militaires nigériens auraient trouvé la mort et plus d’une quinzaine seraient également blessés dans ces affrontements s’étant déroulés à proximité de la ville de Tassia dans la région de Tilabérie dans l’ouest du pays. Des morts et des blessés dans les rangs des civils ont été dénombrés à l’issue de cette attaque dont le mode opératoire rappelle celui du JNiM.
Cette offensive, la deuxième du genre, lancée dans cette région, après celle de Boni, il y a plus de deux mois, où 56 militaires avaient péri, témoigne du regain d’intensité qui, depuis le début d’année, dans la zone frontalière avec le Burkina Faso, marque la stratégie militaire du JNIM. Une détérioration assez révélatrice du déficit sécuritaire caractérisant la politique de la junte sous l’égide du Gal Tiani.
Le cas du Mali : la junte incapable de faire respecter l’ordre
En juin, plusieurs explosions d’EEI se sont produites à l’Est de Diabaly, près du village de Massadougou et à l’Est de Tessalit au Mali, occasionnant un grand nombre de victimes. Ce pays est également en proie à des assauts de l’Etat islamique au Grand Sahara. Un convoi FAMa a été attaqué le 23 juin dans les encablures du village de Ti-n Atassen, Cercle d’Ansongo, région de Gao, faisant une quinzaine de morts dans les rangs des soldats maliens.
Comme si cela ne suffisait pas, deux jours après, des offensives simultanées ont été menées par des éléments du JNIM sur plusieurs villages à environ 8 km en périphérie nord de Bankass, commune et cercle du même nom, région de Bandiagara. Des villages comme Sondol, Kourounde et Sogou Dourkoun ont été touchés. Quatre personnes dont un chasseur dozo, tués, plusieurs villageois blessés et un stock de motos volé, tel se présente le bilan de cette offensive lancée par le JNIM.
Le 27 juin, des camions de transport de marchandises circulant sur la RN 16, en direction de Gao en provenance de Sévaré, ont subi une attaque des hommes armés non identifiés. C’est dans le secteur de Boni entre Douentza et Hombori, région de Douentza, que les faits se sont produits. Depuis deux semaines, l’arrivée d’un autre convoi de plusieurs camions était attendue à Gao.
Restriction des libertés par le régime
Les Maliens traversent une période difficile, essentiellement marquée par une flambée considérable de prix des produits, des coupures intempestives et répétitives de courant électrique et des enlèvements auxquels s’ajoutent des arrestations arbitraires. Pour la simple raison de n’avoir pas disposé d’une autorisation de réunion, 11 opposants à la junte au pouvoir, sont arrêtés le 20 juin à Bamako.
Depuis le 11 juin les partis politiques sont interdits d’activités dans le pays, suite à un décret, pris par la junte, suspendant les partis politiques et les associations à caractère politique. Dans la foulée, la Haute autorité de la communication fait obligation à tous les médias de faire une omerta sur des informations portant sur les partis politiques.
Sale temps pour Kemi Seba : meeting boudé à Ouaga
Le chef du mouvement ‘’Urgences Panafricanistes’’, Kemi Seba et son bras droit Hery Djehuty, encore appelé Cyrille Sime Kandem, actuellement refugiés à Niamey, sont confrontés à des déconvenues. S’étant rendus au Burkina Faso le 12 juin pour animer un meeting le 15 juin à Ouagadougou, ils se sont retrouvés devant une salle vide. Personne n’a fait le déplacement pour l’écouter. Et pour cause, depuis qu’il a critiqué la présence des drapeaux russes dans les manifestations populaires au Burkina Faso, ce panafricaniste entièrement à part, est tombé en disgrâce au Pays des Hommes Intègres.
Ce nouvel échec cinglant fait suite à ceux essuyés par le personnage à Agadès et Zinder où un boycott par la population locale de sa manifestation a conduit à l’annulation de ses déplacements et à Niamey où, en mai dernier, un très faible auditoire seulement a été enregistré lors d’une conférence par lui organisée.
Lanssana