Les Organisations de la Société Civile s’insurgent contre le mode opératoire de « entonnoir », cette opération qui permet la traque des vendeurs du carburant frelaté. Le Ton de la Jeunesse Patriotique (TJP), le Réseau des Jeunes pour la Démocratie et la Paix (RJDP), la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) et la Solidarité Planétaire Branche du Togo (SPBT) viennent de monter au créneau et dénoncent la recrudescence de la violence qu’occasionne cette opération.
Selon ces OSC, l’opération entonnoir « anti-boudé » du gouvernement est loin d’être pacifique. Même si le ministre Yark Damehane lors de la présentation du bilan de cette opération la semaine dernière n’a pas fait mention, cette dernière, précisent les quatre Organisations, est toujours à l’origine de pertes en vies humaines et provoque d’énormes dégâts collatéraux.
« La société civile a conscience que de la recrudescence de la violence dans la lutte contre le carburant issu de la contrebande. De là nous venons manifester notre désapprobation par rapport à ces violences que ne cessent d’exercer les forces de l’ordre sur les citoyens », souligné Yao Nukunu, Président du TJP.
M. Nukunu trouve que c’est d’ailleurs injuste que grâce à cette opération des honnêtes citoyens soient poursuivis comme des vulgaires bandits pour un commerce qui n’a pourtant rien d’illégal.
« Le carburant en soi n’est pas un produit illicite et son commerce n’est prohibé à qui que ce soit comme la drogue. Sauf qu’il requiert certaines précautions sécuritaires », ajoute-t-il.
Pour les autres, l’Etat pour en finir avec le commerce illicite du carburant frelaté sur son territoire doit se remettre aux agents douaniers appelés à veiller au gré aux marchandises qui entrent dans le pays.
Rappelons que la semaine dernière le ministre de la sécurité et de la protection civile a indiqué que le taux du trafic du carburant frelaté communément appelé boudé a progressivement chuté en 2016 comparé à 2015 et 2014.
Par ailleurs, pour couper court à tout cela, la Délégation de l’Organisation du Secteur Informel (DOSI) est pied d’œuvre pour lancer très bientôt le projet » carburant pour tous ».