Condamnée à 20 ans de prison pour « financement du terrorisme » en décembre 2021, Reckya Madougou reste une figure emblématique de l’opposition béninoise. Boni Yayi, ancien président du Bénin (2006-2016) n’est pas insensible à la peine de son ancienne ministre et proche collaborateur. Il lui a adressé une lettre empreinte de soutien et d’encouragement il y a quelques jours.
Un message d’espoir et de résilience
Dans cette correspondance poignante datée du 14 février dernier, Boni Yayi salue le courage et la détermination de son ancienne ministre de la Justice, incarcérée depuis trois ans à la prison civile d’Akpro-Missérété.
« Tu as été ma ministre, une collaboratrice loyale et dévouée, et cela, la nation ne l’oubliera jamais. Tu as servi ton pays avec engagement, intelligence et détermination, toujours guidée par l’intérêt général et le désir de voir le Bénin progresser. Ta place n’est pas là où tu te trouves aujourd’hui. », a-t-il écrit.
L’ancien chef d’État dénonce une injustice et réaffirme son soutien à l’ancienne candidate recalée à la présidentielle de 2021. Il exhorte Madougou à rester forte et à ne pas perdre espoir.
« Les hommes ont failli, la justice humaine a trahi, mais il existe une justice qui ne trompe jamais : celle de Dieu. », exhorte-t-il.
Un appel à l’espérance à l’endroit de Reckya Madougou
Boni Yayi, qui a lui-même connu la pression du pouvoir et les turbulences politiques après son départ en 2016, invite Reckya Madougou à s’accrocher à la foi et à la patience. Pour lui, l’histoire montre que les grandes luttes politiques sont semées d’épreuves avant la victoire.
« Connectons-nous à l’Espérance, la Gloire et les plans de bonheur de Dieu s’accompliront dans notre patrie commune. Soyons patients, Dieu est à l’œuvre. Lui seul peut nous délivrer de notre fardeau commun. », a-t-il lancé
Il termine en exprimant ses pensées pour la famille de l’ancienne ministre, notamment ses enfants Dodi et Kimora, ainsi que sa mère et ses proches.
Ce message intervient dans un contexte politique toujours tendu au Bénin, où l’opposition continue de dénoncer des restrictions des libertés et un affaiblissement du pluralisme politique sous le régime du président Patrice Talon. La lettre de Boni Yayi pourrait relancer les discussions sur la situation de Reckya Madougou, mais aussi sur celle de Joël Aïvo, autre figure de l’opposition incarcérée.
Des voix ne cessent de se lever pour réclamer la libération de ces deux personnalités incarcérées pour leur ambition présidentielle en vue de baliser à une gestion tranquille de Patrice Talon.
Cliquez-ici pour nous rejoindre sur notre chaîne WhatsApp