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Bénin : Investi, Romuald Wadagni, mise sur l’unité nationale

Togo Breaking News
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Romuald Wadagni n’a pas simplement pris la parole samedi à Parakou comme un candidat investi pour l’élection présidentielle de 2026 au Bénin. Il a parlé comme un symbole. Devant des milliers de Béninois venus des quatre coins du pays, le ministre de l’Économie et des Finances a lancé son élan vers une nouvelle étape politique avec un discours porteur d’un message de l’unité.

« Cette investiture n’est pas seulement celle d’un homme, d’une femme ou d’un camp politique. Elle est un moment qui appartient à toute la Nation béninoise. Aujourd’hui, nous célébrons l’unité, l’engagement et l’espérance d’un peuple tout entier. »

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Ces mots, prononcés d’une voix ferme mais mesurée, ont résonné comme un manifeste. Dans un contexte régional tendu — les coups d’État se succèdent au Sahel, les fractures sociales s’élargissent, les populismes gagnent du terrain — Romuald Wadagni choisit de faire de la cohésion nationale sa boussole. Et il veut incarner cette ligne claire : non pas le chef d’un parti, mais le rassembleur d’un destin commun.

Romuald Wadagni, l’homme de la compétence

Depuis son arrivée au ministère des Finances en 2016, Wadagni s’est imposé comme une figure atypique dans le paysage politique béninois. Formé à Oxford et passé par Deloitte, il aurait pu incarner l’élite technique, distante. Mais c’est tout le contraire qu’il a construit : une image de dirigeant proche, pragmatique, attentif à ses collaborateurs.

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Un choix stratégique, mais aussi symbolique. En refusant les purges politiques, Wadagni a envoyé un signal fort : la gestion publique ne doit pas être une affaire de clan, mais de compétence. Une méthode saluée par les institutions internationales, qui ont vu le Bénin améliorer sa notation financière, stabiliser sa dette et renforcer sa transparence budgétaire.

La cérémonie d’investiture pour l’élection présidentielle à Parakou, ville emblématique du nord du pays, n’était pas qu’un événement protocolaire. Elle était une démonstration de force politique, mais surtout un acte de rassemblement. Les quatre grandes formations de la mouvance présidentielle — Renaissance Nationale, Moele Bénin, Bloc Républicain et Union Progressiste le Renouveau — ont uni leurs drapeaux derrière le tandem Wadagni–Talata.

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« Merci à leurs responsables. Merci à leurs militants. Merci à leurs sympathisants ! », a lancé Wadagni, visiblement ému. « Nous acceptons avec humilité et responsabilité ce soutien, et nous vous promettons d’être dignes de cette confiance. »

Mais ce qui frappe, c’est que l’appel du candidat à l’élection présidentielle dépasse désormais les rangs de la majorité. Selon plusieurs observateurs présents, des figures issues d’autres sensibilités politiques, ainsi que des représentants de la société civile, ont fait le déplacement. Certains, discrets, portaient des t-shirts aux couleurs neutres, mais leurs sourires trahissaient leur adhésion.

Le football du quartier Ladjifarani

Le moment le plus poignant du discours n’a pas été politique. Il fut intime. En évoquant son enfance dans la cité des Kobourou, à Parakou, Romuald Wadagni a glissé un clin d’œil inattendu : « Je salue au passage mes camarades de cette époque, et surtout les membres de notre petite équipe de football du quartier Ladjifarani. »

Dans la foule, quelques rires, puis des applaudissements spontanés. Ce souvenir d’enfance, anodin pour certains, n’en est pas un. Il dit tout : l’importance du lien, du jeu collectif, de la solidarité forgée dans l’effort partagé. Pour beaucoup, ce passage a cristallisé l’image que Wadagni cherche à projeter — celle d’un homme du peuple, marqué par ses racines, fidèle à ses origines, capable de grandir sans jamais oublier d’où il vient.

« Le football m’a appris une chose : on ne gagne jamais seul », a-t-il ajouté, faisant le lien avec son projet national. « Dans un monde instable, dans une région traversée par des crises, notre plus grande force, c’est notre unité nationale. Je veux être le candidat de tous les Béninois. »

Vers un nouveau contrat social ?

À l’heure où plusieurs États africains basculent dans l’autoritarisme ou la fragmentation, le message de Romuald Wadagni semble vouloir tracer une autre voie : celle d’un leadership inclusif, fondé sur la méthode, la compétence et la confiance. Pas de grands discours flamboyants, pas de promesses irréalistes. Juste un appel sobre à construire ensemble.

Son pari ? Transformer l’idée de « travail collectif » en programme politique. Convaincre que le développement du Bénin ne passera pas par un homme providentiel, mais par la mobilisation de toutes les énergies — publiques, privées, civiles.

À Parakou samedi, Romuald Wadagni n’a pas tant cherché à conquérir qu’à rassembler. Rigoureux, accessible, attentif aux silences autant qu’aux applaudissements, il s’est présenté comme l’homme du collectif. Et peut-être, pour certains, comme celui dont le Bénin a besoin : ni héros, ni tribun. Un coordinateur. Un fédérateur. Un bâtisseur.

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