Au Bénin, entre militants d’un parti politique et garants des us et coutumes, les chefs traditionnels doivent faire leur choix. Une nouvelle loi leur interdit de faire de la politique. Le texte donne un moratoire de trois mois à ceux qui sont engagés dans un parti pour se retirer sous peine d’être destitués.
L’assemblée nationale béninoise a voté récemment une loi qui réorganise le cadre juridique des chefferies traditionnelles.
L’article 17 dispose que « le roi, le chef supérieur ou le chef coutumier ne peut être membre d’aucun parti politique ».
A la lumière de cette disposition, les chefs traditionnels n’ont plus le droit de se présenter aux élections au Bénin. Selon le président de la commission des lois du Parlement, la République attend d’eux « un devoir de neutralité et de réserve ».
« Tout roi, chef supérieur ou chef coutumier menant des activités politiques et/ou partisanes s’expose à des sanctions », précise l’article 40.
Les chefs traditionnels récalcitrants risquent gros
En fonction de la gravité du manquement, ils risquent un avertissement d’une suspension qui ne peut excéder 6 mois ou d’un retrait d’acte de reconnaissance. Le retrait d’acte de reconnaissance entraîne la perte de tous les attributs et avantages.
Sur les réseaux sociaux, certains béninois, considérant l’influence politique des chefs traditionnels s’inquiètent d’une répercussion sur les élections prévues en 2026 dans le pays. Pour d’autres, séparer le pouvoir traditionnel du pouvoir politique est une bonne chose.
« Aujourd’hui, avec cette loi, il y aura un ordre même au niveau des préséances. La royauté a quand même retrouvé sa noblesse. Le Haut Conseil apprécie cette loi, quand bien même il y a des défaillances. Il y en a certains qui ont été omis . Moi, je ne suis pas au tréfonds. », a déclaré sa Majesté Gangouro Souambou, le roi de Kika, au nord du pays, dans la commune de Tchaourou.
Dans les faits, au Bénin, les chefs coutumiers ont toujours été très actifs lors des élections. Contre parfois des libéralités, des candidats les sollicitent pour bénédictions, soutiens et mobilisation d’électeurs. Certains sont même positionnés comme candidats sur des listes de partis.
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