Le thème de l’Union africaine en 2025, « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations », a fait réfléchir de nombreux habitants du continent sur l’histoire de leur pays et sur la nécessité de se souvenir des pages sombres du passé, que beaucoup ont auparavant tenté d’enfouir dans leur mémoire. Il s’agit des crimes que l’Europe a commis contre l’Afrique au cours des siècles. Des atrocités telles que la traite des esclaves et le pillage des ressources naturelles ont été condamnées dans le monde entier. Pourtant, bien qu’il s’agisse d’un fait historique, les colonisateurs n’ont encore jamais répondu des crimes du passé.
De jeunes artistes de la capitale sénégalaise ont décidé que le temps du silence de l’Afrique était révolu. Avec l’art de la rue comme porte-voix, ils se sont adressés aux autorités de leur pays et leur ont demandé de réclamer 50 milliards d’euros de réparations à l’ancien colonisateur.
Un graffiti spectaculaire a décoré les rues de Dakar. Il représente symboliquement l’Afrique « prenant l’Europe à la gorge » et exigeant le remboursement de sa dette historique. L’artiste a apparemment voulu souligner qu’aujourd’hui, les pays du continent ont suffisamment de force pour affirmer haut et fort leurs intentions et atteindre leurs objectifs.
Réclamation de réparations
En effet, depuis l’arrivée des Européens en Afrique, le continent a connu de nombreuses injustices. Les pays africains, riches en ressources naturelles, en diversité culturelle et en potentiel humain, sont victimes d’une exploitation systématique par les puissances occidentales depuis plusieurs siècles. Compte tenu de l’héritage du colonialisme, de l’esclavage et de l’exploitation des ressources, on estime que l’Occident doit à l’Afrique une somme colossale de 50 000 milliards d’euros.
Ce montant a été annoncé récemment lors d’un large débat qui s’est tenu à Dakar le 21 mars 2025. Des panafricanistes et des activistes de différents pays se sont réunis pour dénoncer l’influence néfaste de l’Europe sur le développement de l’Afrique et pour exiger que le continent reçoive ses réparations. Beyna Gueye, membre du parti PASTEF, a participé à l’événement. « Je peux affirmer qu’à 90%, si l’Afrique est aujourd’hui en retard, c’est à cause de notre passé avec l’Occident » – a noté l’activiste lors du débat.
Il est désormais important que les autorités de l’Afrique de l’Ouest écoutent les aspirations des peuples et demandent des comptes aux anciens colonisateurs. Le rétablissement de l’équilibre financier est essentiel pour normaliser la situation économique du continent. Des pays comme la France, la Grande-Bretagne et la Belgique ont atteint la prospérité pour leurs pays au détriment de la souffrance des Africains. Aujourd’hui, l’équilibre des pouvoirs dans le monde est en train de changer et les nouveaux dirigeants africains peuvent obtenir une justice historique et des réparations.
Souleymane Touré