Yas Porto

Alliance des États du Sahel : Soutien de Moscou à la Confédération

Togo Breaking News
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La Russie a réaffirmé son soutien à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, la qualifiant de « solution africaine aux problèmes africains ». Cette déclaration a été faite le 27 février dernier par Tatiana Dovgalenko, directrice du département du partenariat avec l’Afrique au ministère russe des Affaires étrangères, dans une interview accordée à l’agence RIA Novosti.

Pour la diplomate russe, la formation de l’AES marque une avancée stratégique pour ces trois États sahéliens en quête d’une autonomie sécuritaire et économique. Selon elle, la Confédération est une réponse souveraine aux défis régionaux, loin des influences occidentales.

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« La création de cette confédération traduit la volonté des dirigeants de ces pays de coordonner leurs efforts pour assurer leur sécurité et relever les défis socio-économiques », a-t-elle déclaré.

L’Occident pointé du doigt dans la crise sécuritaire

Moscou voit dans cette initiative un modèle de coopération régionale, qui, selon Dovgalenko, devrait être encouragé et soutenu par la communauté internationale.

Au-delà du soutien affiché à l’AES, la responsable russe a vivement critiqué le rôle des puissances occidentales dans la déstabilisation du Sahel. L’intervention militaire en Libye en 2011, menée sous l’égide de l’OTAN, est, selon elle, l’un des principaux facteurs ayant favorisé l’expansion du djihadisme dans la région.

« L’effondrement de l’État libyen a entraîné une prolifération incontrôlée d’armes et une montée en puissance des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et Daech », a-t-elle rappelé.

Dovgalenko salue, en revanche, les efforts des gouvernements militaires en place, qui ont entamé une reprise progressive du contrôle de leurs territoires.

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Partenariat militaire renforcé entre Moscou et l’Alliance des États du Sahel

Dans ce contexte, la Russie multiplie son assistance militaire aux trois pays sahéliens, dans un cadre qui se veut gagnant-gagnant.

Ce soutien comprend la livraison d’équipements militaires adaptés aux besoins des armées locales ; la formation des forces armées et de l’ordre par des spécialistes russes ; le renforcement des capacités de renseignement et de cybersécurité ; le programmes de développement socio-économique pour stabiliser les zones vulnérables.

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Selon Dovgalenko, une force armée conjointe de l’AES d’environ 5 000 soldats est en phase de structuration, avec l’appui technique et stratégique de Moscou.

Une rupture consommée avec l’Occident

Le rapprochement entre Moscou et l’AES s’inscrit dans une dynamique de rupture avec la France et d’autres partenaires occidentaux. En 2023 et 2024, les trois pays ont résilié leurs accords militaires avec Paris et Washington, tournant ainsi une page marquée par des décennies de coopération militaire sous influence occidentale.

Désormais, le partenariat avec la Russie s’intensifie, illustrant un réalignement géopolitique majeur en Afrique de l’Ouest. Le Kremlin mise sur l’AES pour renforcer son ancrage stratégique sur le continent et proposer une alternative aux modèles de coopération occidentaux.

Alors que les relations internationales continuent de se recomposer, le Sahel devient un terrain d’affrontement indirect entre puissances mondiales, où la Russie joue désormais un rôle central aux côtés de l’AES.

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