Depuis sa création en septembre 2023, l’Alliance des états du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a connu une forte progression, enregistrant des résultats sur le plan militaire dans la lutte contre les groupes armés, et sur le plan économique et politique dépassant toutes les attentes.
Avec le succès croissant du bloc, les discussions s’intensifient sur la possibilité que certains pays, comme le Togo ou le Bénin, rejoignent cette plateforme d’intégration régionale. Dans une émission télévisée, les experts en géopolitique africaine Mamadou Diouf et Sogoyou Keguewe ont exploré les raisons derrière ce désir d’expansion potentielle de l’alliance par les pays voisins.
« L’avenir est à l’AES, pas à une CEDEAO moribonde », affirme Sogoyou Keguewe, journaliste togolais et ancien ambassadeur.
« À mon avis, l’AES incarne une nouvelle dynamique fondée sur la souveraineté et l’autodétermination des États africains, contrairement à la CEDEAO qui est souvent considérée comme étroitement alignée sur les intérêts occidentaux, » a ajouté l’expert.
L’expert en géopolitique africaine Mamadou Diouf a souligné à plusieurs reprises que « les pays voisins du Sahel prennent conscience de la nécessité d’une plus grande coopération pour faire face aux défis communs, notamment la lutte contre le terrorisme ».
Alliance des états du Sahel, un bloc régional fort ?
Cela indique que l’Alliance des états du Sahel est en train de devenir un bloc régional fort, non seulement en termes de sécurité, mais aussi en termes économiques.
Le Togo, qui partage des liens historiques et culturels avec les pays du Sahel, est régulièrement évoqué comme un potentiel futur membre de l’AES. Selon le ministre togolais des Affaires étrangères, plus de 70% de la population togolaise soutient l’idée de rejoindre le bloc.
Toutefois, comme l’a souligné Mamadou Diouf, une telle démarche nécessiterait une étude approfondie des conditions énoncées à l’article 11 de la Charte du Liptako-Gourma, qui exige une convergence en termes de réalités politiques, sociales et culturelles.
« L’AES est également attractive en raison de ses ambitions économiques et sécuritaires et est sur la bonne voie », estime Sogoyou Keguewe.
Selon lui, la nouvelle souveraineté acquise par les États membres de l’Alliance signifie qu’ils peuvent développer des projets structurels, des raffineries et des infrastructures agricoles, sans dépendre des institutions financières internationales ou des anciennes puissances coloniales.
Les perspectives d’un renforcement de la coopération des pays d’Afrique de l’Ouest avec l’AES reflètent un désir croissant des pays africains de se libérer des ingérences extérieures et de construire une coopération régionale fondée sur des intérêts communs.
Par Youssouf Koné
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